mardi 13 octobre 2015

53- OGM, et pourquoi pas?

OGM: ET POURQUOI PAS ?

Et si les Ogm étaient un important élément de solution pour résoudre les gigantesques problèmes que devra résoudre l'humanité pour pouvoir s'alimenter dans les siècles à venir?
La question peut déranger, je le conçois, étant donnée la virulence du débat actuel, mais je crois qu'elle mérite d'être posée, et il est important de laisser de côté au moins momentanément les convictions idéologiques pour en parler.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais vous poser la question : savez-vous ce qu’est un Ogm ? La réponse est simple, en principe, il s’agit d’un organisme qu’on a modifié par les biotechnologies. Et alors ? En fait les biotechnologies cherchent à ajouter ou supprimer une caractéristique précise de l’organisme auquel elles s’intéressent. Un exemple simple à comprendre: pour améliorer le revenu des éleveurs (sujet ô combien d’actualité), un scientifique pourrait décider que les vaches doivent aussi produire de la laine. Dans la nature, cette caractéristique serait très difficile et très longue à obtenir. Il prendrait donc le gène de la laine du mouton et il l’introduirait dans le génome de la vache. C’est simple à dire, mais probablement difficile à réaliser. Mais au bout du compte, vous auriez une vache, exactement identique à la vache de départ, mais avec le poil long et frisé, et qu’il faudrait tondre périodiquement. Aucune autre caractéristique n’aurait été modifiée. Elle continuerait à brouter de l’herbe et à ruminer, à beugler, à produire le même lait qu’avant, avec les mêmes caractéristiques de saveur et nutritionnelles, et à produire la même viande, aussi tendre et avec le même goût.
On pourrait aussi imaginer un chat sans griffes, pour qu’il cesse de faire des dégâts sur vos meubles. De la même manière, on pourrait, pour terminer sur un exemple idiot, faire ronronner un cheval ce qui aurait un intérêt très limité, il faut bien le dire. Mais vous auriez un cheval en tous points identiques, mais qui, comme unique point de différence, se mettrait à ronronner quand vous lui grattez le cou.
Quand on parle de plantes Ogm, il s’agit exactement de la même chose.
Photo extraite de http://www.firerank.com/liste/ces-animaux-auxquels-on-aimerait-faire-un-gros-calin/135

Ceci étant expliqué, il faut tout d’abord essayer de comprendre pourquoi le débat sur les Ogm a pris cette virulence, ce caractère de combat à mort. Si on n’analyse pas ce point, le débat ne pourra jamais avancer.
Au départ du refus de masse auquel on assiste, on trouve deux faits n'ayant rien à voir l'un avec l'autre, et dont l'un n'a même rien à voir avec les Ogm.

Le premier point, qui a cristallisé l'opinion publique contre Monsanto, est la création d'Ogm résistants à un herbicide bien précis, le glyphosate, dont Monsanto est le créateur et dont il possède la patente. Il est sûr qu'au niveau commercial, l'idée était géniale. Je vends des semences exclusives, de cultures sur lesquelles le seul herbicide utilisable m’appartient aussi. Double bénéfice. Sans parler d'éthique, pour le moins discutable, l'aspect simplement agronomique et physiologique donnait tort à Monsanto avant même la sortie de la première semence résistante: le glyphosate a toujours eu des lacunes d'efficacité, donc n'utiliser que ce produit aurait tôt ou tard comme conséquence, un phénomène d'inversion de flore (une plante, résistante à l’herbicide, se retrouve avec le champ libre grâce à la disparition de sa concurrence, par l’action de l’herbicide, et se multiplie de manière totalement incontrôlée). L'autre point corollaire du précédent, est que certaines herbes sensibles ont tendance à devenir tolérantes, ou résistantes au produit.  Ce phénomène est très connu, puisque dès le lancement commercial du produit, il y a plus de 30 ans, Monsanto distribuait un catalogue de reconnaissance des herbes très sensibles, peu sensibles ou résistantes, avec les doses de produit à utiliser dans chaque cas. Ce catalogue, qui existe toujours, a d’ailleurs évolué au fil des apparitions de résistances et de pertes d’efficacité. La conséquence est que l'agriculteur, pour obtenir le même résultat alors qu’il constate, avec le temps, des pertes d’efficacité, doit peu à peu augmenter les doses d'herbicide. Des cas flagrants ont été observés, en particulier en Amérique du Sud, avec des dosages de 3 à 5 fois la dose normale, et des conséquences environnementales néfastes.

Je n'ai jamais été opposé aux Ogm, considérant que je manquais d'information suffisamment fiable pour pouvoir me forger une opinion. Par contre j'ai toujours trouvé aberrante cette orientation choisie par Monsanto, et d’autres entreprises.
Ceci dit, il faut bien voir que les agriculteurs y ont vu un bénéfice, puisqu’ils ont accepté d’en payer les semences au prix fort. Sinon, les agriculteurs des quelques pays qui ont décidé d’autoriser certaines cultures Ogm, n’auraient semé chaque année plus de surface, pour arriver actuellement à plus de 180 millions d’hectares. En fait, l’amélioration du contrôle des mauvaises herbes leur a permis, au moins les premières années, d’augmenter nettement leurs rendements par hectare. Vous pouvez relire, à ce propos, mon article sur les herbicides http://culturagriculture.blogspot.com.es/2015/08/50-protection-des-plantes-3-des.html

Le deuxième point, qui n'a rien à voir avec les Ogm, est l'obligation d'acheter les semences chez le semencier, sans pouvoir réutiliser les semences d'une année sur l'autre. Là il s'agit d'autre chose. La sélection de variétés nouvelles est un travail long et coûteux, que les gouvernements nationaux ont généralement abandonné aux mains d'entreprises privées. Celles-ci, désirant (ô surprise!) rentabiliser le coûteux travail de recherche réalisé, utilisent une technique particulière bien connue des généticiens, l'hybride F1. C'est une invention beaucoup plus ancienne que les Ogm, puisqu’elle  date de 1908 par Shull. Il s'agit de contrôler la pollinisation d'une culture afin d'en assurer une descendance aux caractéristiques connues. Combien d'étudiants, cherchant à gagner un peu d’argent pendant leurs vacances sont allés travailler aux champs pour castrer les maïs? Énormément, et depuis des décennies. Pourquoi castre-t-on les maïs? Pour empêcher le pollen d'une variété de polliniser la même variété, de manière à ce que la pollinisation soit faite, de façon contrôlée avec une variété choisie. L'intérêt de la technique? Le maïs produit sera un maïs de semence, totalement normal, donnant des grains jaunes. Mais si vous ressemez les grains issus de la culture, et autopollinisés au cours du cycle normal de la culture, donc de deuxième génération, alors seuls 25% d’entre eux redonneront la même variété, les 75% restant donnant un maïs différent. Par exemple, si le pollinisateur du maïs de semence est un maïs a grain noir, seuls 25% des grains de la deuxième génération seront jaunes, 25% seront noirs et les 50% restants seront entre les deux.
Photo extraite de http://www.gnis-pedagogie.org/mais-importance-economique-de-la-production.html

Et oui, mes chers lecteurs, ceux d'entre vous qui ont fait, peut-être durant plusieurs années la castration des maïs, ne préparaient pas des champs pour l'alimentation, mais pour la multiplication des semences. C'est une manière de se protéger contre le piratage de variétés, et de rentabiliser l'investissement dans la recherche. Et ceux d'entre vous qui l'ont fait avant 1996, l'ont fait sur des plantes classiques, non-Ogm. C’est en effet l’année des premiers semis commerciaux de plantes Ogm.

Evidemment, il est discutable que certains pays interdisent la récupération des semences d'une année sur l'autre, ou la vente de semences non certifiées, donc ne provenant pas d'un semencier. On parle bien entendu de semences ordinaires, pas des hybrides F1. Même si l'intention est théoriquement bonne, de vouloir garantir une qualité de semences constante (chose qui tend à se perdre avec le temps), on ne peut s'empêcher de se demander quelle est la part de mercantilisme dissimulée derrière une telle décision. Ça tend à faire disparaitre les variétés anciennes, commercialement moins intéressantes, et dont le marché des jardiniers ou petits agriculteurs est limité, au profit de variétés plus récentes, protégées, dont les droits sont payants, donc plus rentables. C’est une perte de diversité biologique au sein d’un même groupe de plantes. C’est aussi le risque de disparitions de caractères, toujours au sein du même groupe de plantes, qui sont actuellement considérés sans intérêt.
Ce point a été récupéré par les opposants aux Ogm, car bien entendu, les semenciers propriétaires de variétés Ogm, Monsanto entre autres, utilisent cette technique pour protéger les droits de leurs semences. Et c'est un argument de plus contre les Ogm, bien que, encore une fois, ça n'ait aucun rapport.

Maintenant examinons les types d'Ogm. Car il s'agit d'une technologie aux possibilités infiniment plus large qu'une discutable résistance aux herbicides. Il est très dommageable qu'un amalgame ait été fait entre la technologie et son étique, sous l'impulsion de groupes et lobbies malhonnêtes, dont les intentions sont avant tout idéologiques.

L'avenir de l'humanité, à plus ou moins longue échéance, passe par un accès aisé à une alimentation de qualité et équilibrée pour toutes les populations, où qu’elles se trouvent, avec un impact environnemental aussi réduit que possible.
Donc il passe plus que jamais par une amélioration des capacités à produire des aliments de qualité, nutritifs, peu exigeants en eau ou résistants à la sécheresse, peu exigeants en pesticides car tolérants ou résistants à un ou plusieurs bioagresseurs (maladies et ravageurs), et très productifs, afin de produire plus sans besoin de plus de terres agricoles.
Les biotechnologies appliquées à l’agriculture, donc les Ogm, peuvent apporter des solutions à tous ces problèmes, mais l'idéologie a pris le dessus sur l'humanisme, l'intolérance sur l'intelligence. Tant pis si de milliers de gens meurent, du moment que l'idéologie est respectée. Actuellement, on en est là : on préfère laisser mourir des milliers de gens, ou qu’ils deviennent gravement malades, sous couvert d’un écologisme extrémiste, plutôt que d’admettre que tout n’est pas si mauvais dans les biotechnologies.

Vous trouvez vraiment que j'exagère?
Demandez donc aux populations du Sud-Est asiatique ou d’Afrique si elles n'aimeraient pas qu'on autorise, enfin, au bout de 15 ans d’expérimentations réussies, le riz doré, riz Ogm qui est enrichi en béta-carotène, précurseur de la vitamine A, donc  susceptible d'éviter les graves carences en cette vitamine indispensable à l’organisme humain, qui provoque la cécité à 1 million d’enfants par an, dont environ 250.000 mourront (données FAO). Vous ne croyez pas que ça vaut le coup?
Demandez aussi aux populations du Sahel ce qu'elles pensent des cultures Ogm résistantes à la sécheresse, et donc susceptibles, tout simplement de les empêcher de mourir de faim.
Ou encore du riz Ogm pouvant pousser sans période d’inondation, et qui produit 40% de grain en plus, tout en produisant 30 fois moins de méthane, un puissant gaz à effet de serre, grâce à la disparition de la phase d’inondation ?
Ou des Ogm résistantes aux inondations, tout spécialement pensées pour les populations des zones sensibles aux moussons, qui se retrouvent très régulièrement avec leurs récoltes décimées par les pluies diluviennes?
Et que penser des Ogm résistantes à certains insectes ou à certains virus, et capables de produire autant avec beaucoup moins de pesticides?
Ou encore des Ogm capables de produire une quantité de bioéthanol nettement plus élevée, permettant d'envisager plus sereinement l'ère de l'après-pétrole?
Les exemples sont nombreux, n’ayant rien à voir avec les herbicides, qui sont des productions agricoles qui peuvent résoudre les graves problèmes alimentaires que vivent au quotidien de nombreuses régions du monde, ou qui offrent des solutions durables à l’avenir de l’humanité.
Photo extraite de http://www.goldenrice.org/

Il est facile de critiquer et de s’opposer, quand on vit confortablement dans un pays riche et dans d’excellentes conditions de confort et de sécurité alimentaire. Mais essayez, juste pour un instant, de vous mettre à la place de ceux qui en ont vraiment besoin. Je ne crois pas que le gouvernement de Cuba puisse être soupçonné de vouloir faire la fortune des grandes multinationales occidentales. Pourtant il a fait le pari des Ogm, avec un programme de recherches scientifiques extrêmement poussées, financées par l'état, et sur le point d'aboutir sur des cultures Ogm disponibles sans droits. D’autres pays, grands ou petits, ont choisi d’investir dans les biotechnologies avec des fonds publics, afin de chercher à résoudre des problèmes spécifiques de leurs propres régions. On peut citer, par exemple, la Chine, l’Inde, le Brésil, les Etats-Unis l’Indonésie, les Philippines ou le Bangladesh. Ces recherches sont faites par les universités, les centres de recherche publics, ou des organismes et entreprises privées en cofinancement.

Vraiment, les cultures Ogm sont-elles des insultes à la Nature?
Qui insulte la Nature dans ce cas? Tous les groupes anti-Ogm qui détruisent systématiquement les champs d'expérimentation, ceux qui permettent de savoir, en vraie grandeur, si les résultats de laboratoires sont transposables au champ. Ces essais sont fondamentaux car ils permettent de mesurer dans la réalité, et non plus dans la théorie, quelles sont les capacités réelles de ces variétés, quels sont les risques environnementaux et quels sont les avantages réels apportés cas par cas. C’est par cette méthode que de nombreuses variétés Ogm ont été écartées par leurs auteurs, pour des résultats insuffisants ou mauvais, alors que les résultats de laboratoire étaient très encourageants.

Les Ogm sont les organismes vivants les plus étudiés dans l'histoire de l'humanité. Les risques sont extrêmement faibles, bien moindres en tout cas que les risques contre lesquels ils apportent des solutions. Le risque zéro n’existe pas dans la nature.
Les hybrides et les mutations naturels, qui se sont produits depuis la nuit des temps dans la nature, ont fait évoluer l’environnement et l’alimentation de tous les êtres vivants, de manière beaucoup plus sérieuse et profonde que ce qu’un Ogm pourrait provoquer. Pourquoi ? Simplement parce que lorsqu’on crée une variété Ogm, on ne modifie qu’un seul gène, alors que quand il se produit un croisement ou une mutation, c’est tout un ensemble de gènes qui sont atteints, pouvant provoquer de grands changements aux conséquences environnementales difficiles à mesurer.

Je réitère ma forte réticence éthique face aux Ogm résistantes aux herbicides, non pas pour l’intérêt qu’elles présentent, mais pour les abus qu’elles occasionnent, et, par conséquent (et non pas directement), pour les risques sur la santé et l’environnement que ces abus entrainent.
Je me permets même d’émettre un doute concernant l'intérêt à long terme des Ogm résistantes aux insectes ou aux maladies, à cause du  risque d'apparition de résistances de la part des insectes et maladies contre lesquelles on veut lutter.
Mais également je redis mon appui total au principe des Ogm, dont l'objectif est d'apporter des solutions aux grands problèmes nutritionnels de l'humanité.

Car réfléchissez un instant. Revenons sur le riz doré. Les populations visées par cette possibilité sont des populations pauvres, vivant dans des zones sensibles au climat difficile et aux possibilités de diversité alimentaire limitées, au moins à court terme. Le riz est la base absolue de leur alimentation. Si on leur refuse l’accès à ce riz doré, qui corrige quotidiennement leur déficience en vitamine A, que devraient-ils faire pour éviter la cécité à leurs enfants? Diversifier leurs cultures, varier leur alimentation, ou l'enrichir par des compléments nutritionnels. Comment, et avec quelles ressources? Ce sont les populations parmi les plus pauvres, les moins instruites et les plus oubliées de la planète. Elles sont incapables de franchir seules ce pas. Grace au riz doré, on pourrait résoudre ce problème de manière quasi immédiate et simple.
Photo extraite de http://biotechnologygoldenrice.weebly.com/

Mais les réticences sont telles, et les opposants, Greenpeace, ou la célèbre activiste indienne Vandana Shiva en tête, sont tellement radicalisés, qu'ils condamnent par leurs actions, des millions d’enfants à une cécité ou à une mort certaine. Depuis le début du blocage, les aveugles et les morts se comptent par millions. Chez moi, dans mon langage et dans ma culture, on appelle ça de la non-assistance à personnes en danger, de l’abandon de responsabilité, et même un crime contre l'humanité. Sauf que ce crime est commis au nom du bien commun et d’un écologisme de salon, qui lutte pour un environnement fragilisé, mais pas pour les populations qui souffrent. Du bien de qui parlons-nous? Pas de celui qui en a besoin en tout cas. Lui, il est la victime d'une idéologie qu'il ne connait même pas, promue par des gens dont il ne soupçonne pas l’existence, vivant à des milliers de kilomètres et dans des conditions de vie auxquelles il ne se permet même pas de rêver.
Peut-être serait-il bon qu’on se souvienne de temps en temps que l’être humain est aussi un élément important de l’environnement, un être naturel, qu’il faut aussi préserver lorsqu’il est en situation précaire.
Quand il s’est agi de lutter contre le virus Ebola, tout le monde s’est mobilisé. Plus de 11.000 personnes en sont mortes en moins de deux ans (données OMS). Près de 500.000 personnes sont mortes (et 2 millions d’enfants sont devenus aveugles), sur la même période de temps, de la déficience en vitamine A. Mais on ne fait rien. Pourquoi? Parce que ce n’est pas contagieux, et ça ne risque pas d’arriver chez nous. La télé n’en parle pas car ça n’intéresse personne. Et nous pouvons continuer à nous opposer bien tranquillement aux Ogm, bien au chaud et en sécurité devant notre assiette pleine, sous prétexte d’une idéologie de salon, une idéologie de gens bien nourris.

Et ce n'est qu'un exemple. Beaucoup d'autres Ogm sont à l'étude ou en développement, qui permettraient d'apporter des solutions durables à de graves problèmes alimentaires. Mais les mouvements écologistes préfèrent voir mourir les gens (c’est très loin de chez eux, et en fait ça ne se voit pas tant que ça…), plutôt que de changer, même un peu, leur position idéologique.
Attention, je suis entièrement d’accord avec beaucoup d’actions des mouvements écologistes qui ont permis ces dernières années des évolutions très positives. La révolution industrielle du XIXème siècle avait entrainé beaucoup d’abus, beaucoup de dérives, et il était important que quelqu’un fasse prendre conscience à l’ensemble de la société du mur vers lequel elle se précipitait. Mais dans ce cas, c’est de l’idéologie pure et dure, aveugle et butée. C’est le refus obstiné de reconnaitre que la science a raison, et que l’idéologie, dans ce cas au moins, s’est trompée.

Non, croyez-moi, les Ogm sont une voie d'avenir extrêmement prometteuse, sans doute la voie de recherche qui peut apporter le plus de solutions durables et « élégantes » pour résoudre tous les graves problèmes alimentaires et environnementaux que le monde devra affronter dans les décennies à venir.
Qui est le plus écologiste? Celui qui cherche à utiliser des semences qui limiteront l'utilisation de pesticides, de fertilisants et de ressources en sol et en eau, ou celui qui s'obstine pour des raisons purement idéologiques, à vouloir les interdire, avec comme conséquence une pollution grandissante, une sur-utilisation des ressources?
Tout ça pour des idées prétendument égalitaires, prétendument sociales, prétendument écologistes. C’est une excellente manière de se faire une place dans l'échiquier politique, en abusant de la crédulité de l'opinion publique au nom d'un idéal falsifié.

Monsanto sert d'écran et de souffre-douleur, pour dissimuler une réalité qui n'a rien à voir avec le discours officiel. Monsanto est élevé en symbole des Ogm, est diabolisé et présenté comme ayant un quasi-monopole sur les biotechnologies, alors qu'elle ne représente que 7% des activités de recherche dans ce secteur. C’est juste la première entreprise à avoir cru dans les biotechnologies et à en avoir fait un développement commercial, avec la bénédiction des autorités nationales.
Soyons sérieux. Encore une fois, on vous dit n'importe quoi. Et malheureusement vous y croyez, et nos chers politiques sont plus préoccupés de conserver leurs très confortables et très rentables fauteuils, que de l'avenir de l'humanité.
Combien de temps faudra-t-il pour que nous le regrettions? Je ne sais pas, mais les prochaines générations auront bien du mal à résoudre les problèmes alimentaires, et les problèmes sociaux et de stabilité politique qui en découleront inévitablement, si les choses ne changent pas rapidement.

Les Ogm ne sont pas un danger pour la planète. La science le démontre chaque jour un peu plus. Seuls les charlatans disent le contraire.
Ils peuvent apporter des solutions presque immédiates à des problèmes alimentaires urgents.
Ils peuvent apporter des solutions écologiques et durables à de graves problèmes environnementaux.
Ils peuvent résoudre de graves crises alimentaires.
Les Ogm sont une nécessité pour l’avenir de l’humanité. Soyons assez intelligents pour nous rendre compte que les intérêts politiques des opposants sont plus grands que les risques qu’ils brandissent comme un bouclier.

Si vous partagez mon avis, ou si j’ai réussi à vous faire réfléchir sur les bienfaits des biotechnologies, si votre opposition aux Ogm n’est plus tout à fait aussi radicale qu’avant d’avoir commencé la lecture de cet article, si votre humanité est encore plus forte que vos convictions politiques, alors je vous invite à signer la pétition d’Avaaz, que j’ai reçue récemment et que j’ai signée.
Il s’agit de faire pression sur Greenpeace pour qu’il allège sa position radicale anti-Ogm, et laisse, enfin, autoriser le riz doré pour les zones qui en ont besoin.
Faites-le et partagez la pétition, ce sera aussi efficace que de donner de l’argent pour des bonnes causes. Votre simple participation peut sauver de nombreuses vies, et éviter que beaucoup d’enfants deviennent aveugles.

Vous pouvez aussi visiter deux pages web, l'une qui défend le riz doré http://www.allowgoldenricenow.org/
l'autre qui parle du riz doré et des gens qui le défendent et pourquoi http://www.goldenrice.org/

5 commentaires:

  1. Bonjour Christophe,
    Je découvre ce blog malgré ses 2 années d’existence. Je ne l’ai pas encore entièrement parcouru tant il est fourni et documenté.
    Chapeau pour le travail effectué, pédagogique, pertinent, approfondi, et multilingue qui plus est.
    Je découvre, en plus, quelques nouveautés dans l'approche (le sol est vivant, alleluia!)

    Il reste quelques points de friction sur certains sujets ;)
    Est-il possible de profiter de ces articles pour les exposer parfois? Par le biais de commentaires ici même? Ou par un autre moyen?

    Bien à toi

    Lionel Guieu

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    1. Bonjour Lionel, merci de ton commentaire et de ton appréciation. Je ne prétend pas mettre tout le monde d'accord avec mes points de vue. J'expose seulement ma vision des choses, en essayant d'éviter le dogmatisme, et en m'appuyant sur des références sérieuses. Disons que j'essaie d'être pragmatique. Et ce n'est pas toujours facile.
      Tu peux commenter tant que tu voudras. C'est précisément pour ça que, quand j'ai construit ce blog, j'ai prévu la possibilité du commentaire. Je suis ouvert à tous les points de vue. Ce qui ne veut pas forcément dire que je changerai les miens. Mais j'apprécie les remarques, les critiques, si elles sont constructives.
      Donc bienvenu, au contraire.
      Si ça doit être plus personnel, mon adresse mail n'a pas changé, ou sur le mail de ce blog culturagriculture@gmail.com
      A bientôt

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  2. Je partage quasi entièrement votre point de vue mesuré sur ce sujet où les passions occultent la raison, où foisonnent les idées fixes qui ferment la porte au jugement, les idées préconçues que l’on ne sait pas remettre en cause, la confusion entre l’angoisse et l’analyse ... Nous assistons ici à un remake de la lutte du Bien contre le Mal, drame où, manifestement, tous les coups sont permis et où tous ceux qui ne sont pas explicitement dans le camp du Bien sont dans celui du Mal, puisque le Bien est pur, parfait, indiscutable. Non seulement les opinions ouvertement pro OGM mérite l’opprobre, mais quiconque ose évoquer la faiblesse des preuves scientifiques brandies par les opposants aux OGM, se voit automatiquement attribuer le statut de VRP des OGM et de porte-parole de Monsanto, incarnation moderne du diable ... ou alors, un imbécile qui ne comprend rien à rien !
    Il est difficile de convaincre les gens que les grands enjeux sont habituellement compliqués, qu’ils exigent un effort de réflexion, que les réponses simples, péremptoires, ne sont souvent que le résultat de l’impatience et de l’ignorance.
    A défaut de dépolluer la planète, les écolos que vous évoquez polluent le débat démocratique !

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  3. Correction "les opinions ouvertement pro OGM méritent l’opprobre"

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  4. Merci de votre remarque. L'opinion publique a été suffisamment manipulée pour que les gens ne soient plus capables de voir les priorités. Cette malheureuse pétition, lancée il y a deux mois, dépasse à peine les 1000 signatures, alors qu'on parle de sauver des centaines de milliers de vies. Si la pétition avait été dirigée contre les Ogm, il n'y a aucun doute que dans le même temps, elle aurait atteint plusieurs dizaines, voire centaines de milliers de signatures, pour défendre une idéologie, presque sans fondement. Je ne suis pourtant pas anti-écologiste. Je m'oppose à la politisation à outrance d'un sujet grave qui ne devrait pas avoir de couleur politique. La sauvegarde de la planète n'est ni de gauche, ni de droite, elle est juste de sens commun, elle est la survie de nos descendants, elle est une partie non négligeable de la paix mondiale.
    Mais la faim et la santé dans le monde sont des priorités, des urgences qu'on n'a pas le droit de remettre en cause pour des idéologies discutables.

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