dimanche 19 juillet 2015

49- The spirit of plants -1- Mimicry

THE SPIRIT OF PLANTS - MIMICRY

Orchids are plants considered among the most advanced. Some of them, such as those of the genus Ophrys, quite common in Europe, have evolved to attract their pollinators, often specific, to give themselves a better chance of pollination. They were able to change their flowers to make them resemble the females, so as to attract the male who will do, unwittingly the pollination work.

The scheme is very elaborate:

The flower releases aromas that copy to perfection the insect pheromones, those that allow the male to locate the female from long distance.
When the male is close enough, it must be able to visually recognize the female. The flower is disguised as a female, that is, it dresses the colors and patterns that the male will recognize at first glance.
Now, the male must land on the flower. And to make sure it does, and nothing makes it doubt, the flower has a very distinctive pilosity of the female.
The trap is in place and works perfectly. The male is fooled until the last moment. It will therefore pay its respects to Madame, thinking do its duty survival of its own species. In reality, it performs an essential work for the survival of the orchid.

It is a superb example of adaptation of a species to its environment. In fact, orchids are among the plants that have implemented the most sophisticated schemes. It's fantastic and wonderful. Many scientists and botanists are interested in orchids precisely because of the sophistication of their processes of reproduction and pollination. Darwin also wrote an entire book on orchids "The various contrivances by which orchids are fertilised by insects".

Here are some examples, among the many that exist

Ophrys fusca
Ophrys sphegodes
Ophrys apifera
Ophrys lutea
Ophrys scolopax
Ophrys insectifera

But try to look at it a little closer, from an unscientific observer perspective. Let's reflect on the genesis of such a process.
Can you imagine the complexity of the mechanisms that the plant had to put into service to accomplish this feat?
For it is not a simple process. Put yourself in the place of a stationary plant, without vision, without capacity for analysis, and try to adapt to such a complex situation.

Let's dissect the steps it had to pass.
First, it had to determine, "to become aware" of its pollination problem and its complexity.
Then it had to develop, "to imagine" a plan, a solution for its own survival, since without pollination there is no possible descent, and therefore there is a risk of extinction.
It had to detect, then observe its only pollinator insect, its life, its habits.
It had to determine the pheromone that the female products, for the male can locate it.
It had to watch the female enough to be able to know, in detail, what it physically looks like.
Finally, for the scheme to work, it had to carry out a process of self-transformation to mimic the insect to perfection.

It's voluntarily that I lend the plant a will, a thought, a reflection which it probably has not, or at least not in the way that we, humans are today able to understand it.
It must be admitted that it is a process of great complexity, which activates several senses like smell, sight, touch, plus an incredible capacity for observation, reflection and imitation, than are normally awarded only to animals.

Who said that the plants do not think?
Is there a form of plant intelligence?

It is obvious that plants have no brain, so they have no cognitive and sensory capacities of the same type as animals. Yet it is sure that complex mechanisms, obeying the imperative to solve serious problems are set up by plants. Many scientists and their teams are working to understand the mechanisms of communication and adaptation of plants to situations in which their environment set them.

I don't pretend to answer questions around metaphysics, but I will share some discoveries, some extremely surprising scientific works, and quite exciting.

It's not to exclude, that this could profoundly change your vision of the plant world. It is even possible that you cannot, after that, look plants the same way.

You have been warned...

49- L'esprit des plantes -1- Mimétisme

L’ESPRIT DES PLANTES – MIMÉTISME

Les orchidées sont des plantes considérées parmi les plus évoluées. Certaines d'entre elles, par exemple celles du genre Ophrys, fréquentes dans la péninsule ibérique, ont su évoluer pour attirer leurs insectes pollinisateurs, souvent spécifiques, afin de se donner de meilleures chances de pollinisation. Elles ont été capables de modifier leurs fleurs pour les faire ressembler aux femelles, de manière à attirer le mâle qui se chargera, à son insu, du travail de pollinisation.

Le stratagème est très élaboré:

La fleur libère des arômes qui copient à la perfection les phéromones de l'insecte, celles qui permettent au mâle de localiser la femelle à grande distance.
Quand le mâle est suffisamment proche, il doit pouvoir reconnaitre visuellement la femelle. La fleur s'est donc déguisée en femelle, c'est à dire qu'elle revêt des couleurs et des motifs que le mâle reconnaitra au premier coup d'œil.
Désormais, le mâle doit se poser sur la fleur. Et afin de s'assurer qu'il le fasse, et que rien ne le fasse douter, la fleur s'est dotée d'une pilosité très caractéristique de la femelle.
Le piège est en place, et fonctionne à merveille. Le mâle se fait berner jusqu'au dernier moment. Il va donc présenter ses hommages à Madame, pensant accomplir son devoir de survie de sa propre espèce. En réalité, il réalise un travail essentiel à la survie de l'orchidée.

C'est un superbe exemple d'adaptation d'une espèce à son environnement. De fait, les orchidées sont parmi les plantes ayant mis en place les stratagèmes les plus sophistiqués. C'est fantastique et merveilleux. De nombreux scientifiques et botanistes s'intéressent aux orchidées précisément pour la grande sophistication de leurs processus de reproduction et de pollinisation. Darwin écrivit d'ailleurs un ouvrage entier consacré aux orchidées "De la fécondation des orchidées par les insectes".

En voici quelques exemples, parmi les nombreux qui existent :
Ophrys lutea
Ophrys scolopax
Ophrys fusca
Ophrys sphegodes
Ophrys insectifera
Ophrys apifera

Mais essayons d'y regarder d'un peu plus près, d'un point de vue d'observateur non scientifique. Essayons de réfléchir sur la genèse d'un tel processus.
Vous imaginez la complexité des mécanismes que la plante a dû mettre en service pour réussir cet exploit?
Car ce n’est pas du tout une démarche simple. Mettez-vous à la place d'une plante immobile, sans vision, sans capacité d'analyse, et essayez de vous adapter à une situation aussi complexe.

Décortiquons les étapes qu'elle a dû franchir.
D'abord, elle a dû déterminer, "prendre conscience" de son problème de pollinisation et de sa complexité.
Puis elle a dû élaborer, "imaginer" un plan, une solution de survie, puisque sans pollinisation il n'y a pas de descendance possible, et donc il y a risque d’extinction de l’espèce.
Il a fallu qu'elle repère, puis observe son seul et unique insecte pollinisateur, sa vie, ses habitudes.
Elle a dû déterminer les phéromones que la femelle produit pour que le mâle puisse la localiser.
Elle a dû observer suffisamment la femelle pour être capable de savoir, dans les détails, à quoi elle ressemble physiquement.
Enfin, pour que le stratagème fonctionne, elle a dû réaliser un processus d'auto transformation de manière à imiter l’insecte à la perfection.

C’est volontairement que je prête à la plante une volonté, une pensée, une réflexion dont elle ne dispose probablement pas, ou en tout cas pas sous la forme que nous, humains, sommes actuellement capables de le comprendre.
C'est qu’il faut bien reconnaitre que c'est un processus d'une grande complexité, qui met en service des sens comme l'odorat, la vue, le toucher, en plus d'une capacité d'observation, de réflexion et d'imitation incroyables, qu'on n'attribue normalement qu'aux animaux.

Qui a dit que les plantes ne pensent pas?
Existe-il une forme d'intelligence végétale?

Il est évident que les plantes n’ont pas de cerveau, donc pas de capacités cognitives et sensorielles du même type que les animaux. Pourtant, il est certain que des mécanismes complexes obéissant à la nécessité impérieuse de résoudre des problèmes graves sont mis en place par les plantes. De nombreux scientifiques et leurs équipes travaillent pour comprendre les mécanismes de communication et d’adaptation des plantes face aux situations dans lesquelles leur environnement les place.

Je ne prétends pas répondre à des questions proches de la métaphysique, mais je vous ferai part de certaines découvertes, de certains travaux scientifiques extrêmement surprenants, et tout à fait passionnants.

Il n'est pas à exclure que cela puisse modifier profondément votre vision du monde végétal. Il est même possible que vous ne puissiez plus, après cela, regarder les plantes de la même manière.

Je vous aurai prévenus…

49- El espíritu de las plantas -1- Mimetismo

EL ESPÍRITU DE LAS PLANTAS – MIMETISMO

Las orquídeas son plantas consideradas entre las más avanzadas. Algunos tipos, por ejemplo las del genero Ophrys, bastante frecuentes en Europa, han sabido evolucionar para atraer a sus insectos polinizadores, casi siempre específicos, para darse todas la posibilidades de polinización. Han sido capaces de modificar sus flores para que se parezcan a las hembras, de manera de atraer el macho que se encargara, sin saberlo, del trabajo de polinización.

El estratagema es muy elaborado:

La flor libera unos aromas que copian a la perfección las feromonas del insecto, las que le permiten al macho localizar a la hembra des grandes distancias.
Cuando el macho se encuentra cerca, debe poder reconocer visualmente la hembra. Por consecuencia, la flor se ha disfrazado de hembra, es decir que viste los colores y los dibujos que el macho reconocerá del primer vistazo.
Ahora, el macho debe ponerse encima de la flor. Y con el fin de que lo haga, y de que nada lo pueda hacer dudar, la flor se ha dotado de una pilosidad muy característica de la hembra.
La trampa esta lista, y funciona de maravilla. El macho se deja engañar hasta el último segundo. Se va entonces rendir homenaje a la Señora, pensando que está cumpliendo con su deber de supervivencia de su propia especia. En realidad está realizando una obra esencial para la supervivencia de la orquídea.

Es un magnífico ejemplo de adaptación de una especie a su entorno. De hecho, las orquídeas se sitúan entre las plantas que han desarrollado las estratagemas los más sofisticados. Es fantástico y maravilloso. Numerosos científicos y botánicos se interesan a las orquídeas, precisamente por la gran sofisticación de sus procesos de reproducción y de polinización. Incluso Darwin redacto un libro entero dedicado a estas plantas “La fecundación de las orquídeas”.

A continuación algunos ejemplos, entre los muchos que existen.  

Ophrys apifera
Ophrys insectifera
Ophrys lutea
Ophrys sphegodes
Ophrys scolopax
Ophrys fusca

Pero intentemos mirarlo de más cerca, desde un punto de vista de observador no científico. Intentemos reflexionar sobre la génesis de este proceso.
¿Imaginas la complejidad de los mecanismos que la planta ha tenido que poner en marcha para conseguir esta hazaña?
Pues no es cosa fácil. Ponte en el lugar de una planta inmóvil, sin visión, sin capacidad de análisis, e intenta adaptarte a una situación tan compleja.

Analicemos los pasos que ha tenido que seguir.

Primero ha tenido que determinar, “tomar conciencia” de su problema de polinización, y de su complejidad.
Luego ha tenido que elaborar, “imaginar” un plan, una solución de supervivencia, ya que sin polinización, no hay descendencia posible, y es el riesgo de extinción de la especie.
Ha tenido que detectar, y luego observar su único insecto polinizador, su vida, sus costumbres.
Ha tenido que determinar las feromonas que la hembra produce para que el macho la pueda localizar.
Ha tenido que observar la hembra lo suficiente para ser capaz de saber, con todo detalle a que se parece físicamente.
Y para terminar, y para que el plan funcione, ha tenido que realizar un proceso de auto-transformación de manera de imitar perfectamente el insecto.

Es voluntariamente que le presto a la planta una voluntad, un pensamiento, una reflexión de la que, con toda probabilidad no dispone, o por lo menos no en forma en que nosotros, humanos, somos actualmente capaces de entenderlo.

Es que hay que reconocer que es un proceso de una gran complejidad, que pone en acción sentidos como el olfato, la vista el tacto, además de una capacidad de observación, de reflexión y de imitación increíbles, que normalmente solo se atribuyen a los animales.


¿Quién ha dicho que las plantas no piensan?
¿Existe una forma de inteligencia vegetal?

Es evidente que las plantas no tienen cerebro, con lo que no tienen capacidades cognitivas  y sensoriales del mismo tipo que los animales. Sin embargo, es cierto que mecanismos complejos, que obedecen a la necesidad imperiosa de resolver un problema grave están puestos en marcha por las plantas. Numerosos científicos y sus equipos trabajan para entender los mecanismos de comunicación y de adaptación de las plantas frente a las situaciones en las que su entorno las pone.

No pretendo responder a cuestiones cercanas a cuestiones metafísicas, pero voy a comunicar algunos descubrimientos, algunos trabajos científicos extremadamente sorprendentes, y totalmente apasionantes.

No se puede excluir que pueda eso modificar profundamente tu visión del mundo vegetal. Incluso es posible que ya no puedas mirar a las plantas de la misma manera.


Que nadie diga que no lo advertí…

mercredi 15 juillet 2015

48- Plant protection -2- Reminder

REMINDER

Human memory has an extremely limited rear vision.

One proof of that is the current movement against vaccination.
Under what pretext do we want to go back on vaccines? Just because they have side effects? Under the pretext that the diseases against which they protect us are eradicated?
What it better, to tolerate the side effects of vaccines, or attend a resurgence of smallpox, polio or plague? Because it should not be forgotten that a side effect, for unpleasant it may be, is above all secondary. Do you know that on June 27th, 2015, a child died in Barcelona, ​​so in Europe, a modern city with huge health resources? And from what did he die, this poor child? From diphtheria. Yes, you read well, from diphtheria, a disease eradicated in Spain for 30 years. And you will ask, why the hell this child was not vaccinated? Well, because his parents are opposed to the principle of vaccination.
It is easy to say that vaccines are useless when (almost) everyone around is vaccinated and the diseases against which we are vaccinated have actually disappeared from our usual environment.
But we forget that vaccines fill a need. We forget that the world is large and that the diseases may still exist somewhere. Until the day when the drama occurs ...
A very sad story, don't you think?

The current situation of pesticides in industrialized countries is, at my opinion, comparable to that of vaccines in many ways. Indeed, why do we want to remove pesticides? Because too many people have a too short memory.
I am lucky, like most of my readers (as I see by the statistics of the blog), to live in a region, where living conditions are generally pleasant, with a quality health system, with virtually unlimited availability for all products needed for a comfortable life. On the other hand I observe that opponents to pesticides and to vaccines are mostly city dwellers, gentrified, comfortably free from hunger and epidemics. They have very easy access to clean water, they choose their food and like to vary is so much nicer!
They are opposed to pesticides from an ideological or philosophical point of view, while refusing to see that their use primarily responds to a need, and their ban could lead to serious problems. When ideology is blind ...
I also note that everyone is concerned about the future, which is very healthy, but also that everyone, which is very unhealthy, forget the past but also the present when it is distant. The problems of others affect us little when they are not close, or when we don't feel ourselves threatened. When ideology makes selfish ...

Some examples to refresh your memory.

The desert locust (Schistocerca gregaria). 
This is a large insect, important food source for some local populations. Yet, it all times assumed serious problems, and is still today a constant threat in Africa and Asia. The ancient sacred texts like the Bible or the Koran refer to it as a divine scourge. Under certain conditions the insect, usually solitary and quiet, becomes gregarious, it undergoes physiological alterations and its behavior changes completely. Huge swarms form in sub-Saharan Africa that move flying. The observed large swarms can cover up to 1,200 km2, bring to 80 million individuals per km2, and move up to 200 km per day. These swarms generally last several years (3 to 10 years depending on climatic conditions) destroying everything in their path, and producing toxic waste. Some swarms may sometimes fly till Spain and Russia. The 1989 swarm even managed to cross the Atlantic Ocean to reach the Caribbean islands. Since 1990 FAO has set up supervision service, monitoring weather conditions and locust populations, so as to intervene preventively, when conditions are favorable for the formation of swarms. The alert from 2003 to 2005, according to FAO data, affected 20 African countries, had a cost of $ 400 million in means of control and destroyed for a value of over $ 2.5 billion of crops, causing huge food insecurity throughout this fragile region. Pesticides, insecticides in this case, judiciously placed on the swarm creation places, at the right time, can prevent the formation of the flights, without eliminating the insect. Applied too late, swarms are already too powerful and treatments become ineffective, requiring considerably higher doses. We can thus, by abruptly reducing populations, give the insect back its solitary nature, and limit its damage. But the means to implement are complex and expensive. The threat is permanent.

Ergot fungus (Claviceps purpurea). 
It is a disease that can attack rye and many other grains, and produces a hallucinogenic toxin, from which was made the famous LSD. At low doses, it gives visions and unstable behavior, but in high doses, this toxin is deadly and produced frightening symptoms. In the Middle Ages, the disease was known under the name of Saint Anthony's Fire, or Ignis Sacer. There are, in the course of history, thousands of direct victims by poisoning, plus many local famines caused by the destruction of contaminated crops. The last reported cases date back to 1951 in France, and it is also a leader of the "Great Fear" in 1789. This would also be a cause of the Salem witch trials in North America at the end of the seventeenth century. Currently, the use of fungicides prevents its development, but the disease remains. The threat is permanent.

Late blight of potato (Phytophthora infestans). 
This is one of the most common diseases of potato. It is also a fungus. It is favored by warm and humid climates. Once implanted in an area, it is virtually impossible to eradicate. Currently, almost all the potato production areas in the world are infected. In the mid-nineteenth century it appeared in Ireland, where potato was the staple food par excellence. The devastation was enormous in fields, causing a terrible famine. This was the main trigger of the great Irish emigration to North America. Late blight of potato has been one of the main causes of food insecurity in European and American countries until the discovery of effective chemical fungicides. Indeed until then, production fluctuated with climatic conditions. Currently, inattentive producers still have serious problems, and some years are very difficult. The threat is permanent.

The great famines in History. 
When they were not caused by wars or political decisions (case of the "Great Leap Forward", launched in 1958 and which caused one of the most deadly famines in history of humanity), they were caused by climatic problems and their consequences on food production. I just told you about Ireland, but many cases are comparable in history, even if they rarely had such socio-political consequences. One can speak of the intense cold, hail, terrible droughts like repetitive ones of Sahel, and long rainy periods. These are the ones that interest me today. Because every prolonged rain period can cause serious disasters because of fungi and bacteria attacks. If farmers have no means to control them, they can lead to a serious lack of food. These famines, very real throughout the history of the world and responsible of millions of victims, are now avoided in most cases by the use of fungicides and bacteriostatic products, in short, through the use of pesticides.

Mycotoxins. 
They don't really have a place here, since they don't have an "historical existence" in so far as they have been identified in recent decades. However, given their potential frequency and the badly known risk they represent, it is highly likely that they are responsible for many health problems in History. What is it? They are toxic substances produced by fungi or molds. The fungi that produce them are quite common on many crops (maize, wheat, peanut, grape, apple, fig ...) or in processed products such as bread, wine or beer. This is especially the case of fungus genera Aspergillus, Fusarium, Penicillium and Alternaria. There are others, among which we find Claviceps purpurea, the causative agent of ergot, which I just mentioned. The risks and severity varies with the toxin, but can be associated certain irritations and allergies, immune system declines, and even some cancers. Much research are underway to determine the precise extent of risks. Fungicides are used to prevent the development of the fungi, and consequently the associated risks of these contaminations. The progress of research confirms their implication in many health problems. The risk is misjudged, but the threat is permanent.

I think these examples are enough for you to understand that the use of pesticides does not initially respond to productivity logic. It responds primarily to a health and food security logic.

Caution, don't make me say what I don't want to say. I don't defend the indiscriminate use of hazardous products. I defend the usefulness of pesticides, I support the urgent need for further research to improve what exists, and I argue that populism and clientelism of many people, trying too much to remove pesticides under voluntarily exaggerated pretexts, threatens the food security and food independence. I also defend the need to maintain existing pesticides as they have no effective alternatives. This is why in a previous article (45- save the bees http://culturagriculture.blogspot.com.es/2015/06/45-save-bees.html) I told you that I was opposed to ban neonicotinoids. I prefer to support tougher conditions of use and more controls, until farmers have alternatives.

Rome was not built in a day. Similarly, as good French, I am proud of the French Revolution, and of belonging to the cradle of modern democracy. But democracy has not been made on 14 July, 1789. How many round trips (republic, empire, monarchy, other revolutions, wars) were necessary? How many millions of deaths were necessary to be able to enjoy, today, a level of equality and democracy ever experienced so far?
Crop protection was maintained in a stable situation of powerlessness for millennia. Then the Industrial Revolution was accompanied by the Agricultural Revolution, allowing the introduction of mechanization, chemical and scientific knowledge. Chemistry has probably taken a disproportionate share in agricultural production. But it took time to realize it.
After the excesses, usually unintended, of the early times of agrochemicals, we approach an equilibrium, with innovative technologies, with chemistry present but not intrusive (albeit some think so) and daily advancing scientific knowledge.

Let us learn to be patient. This is the biggest flaw of our modern civilization of the XXIst century. We want everything right away. But what is possible in certain activities, is not possible in others.

We gained food security. It seems won to us. But no, it is not won. We still have to fight for it. We have to gain it day after day, through the efforts of farmers, scientists and food industry, which change the world little by little. There are still almost 800 million people suffering hunger in the world. This is unacceptable, yet it is every year a little less bad. This proves that food security is not a given.

Let's not do things too quickly. One day perhaps we will be able to dispense with most existing chemicals. Why? Because they will have been replaced by other solutions and other less problematic products, chemicals or non-chemical, and because biotechnologies and scientific knowledge allow it. But we are not there yet.
I only hope, with this article, to make you understand that chemistry and pesticides are beneficial. There are risks and disadvantages? Everyone knows this. But chemistry brings us great things every day, which we do not even realize.

Let things evolve. If you want them to go faster, push for it. But don't demand drastic measures without knowing the consequences.

Our current achievements are still fragile, and excessive decisions could lead us to flashbacks with serious consequences.

48- Protección de las plantas -2- Recordatorio

RECORDATORIO

La memoria humana tiene un campo de visión trasera extremadamente limitado.

Una prueba de ello es el movimiento actual contra la vacuna.
¿Bajo qué pretexto se quiere volver atrás sobre la vacuna? ¿Bajo el pretexto que tienen efectos secundarios? ¿Bajo el pretexto que las enfermedades contra las que nos protegen están erradicadas?
¿Qué es preferible? ¿Soportar los efectos secundarios de las vacunas, o asistir a un regreso de la viruela, de la polio o de la peste? Es que nunca debemos olvidar que un efecto secundario, por muy desagradable que sea, es ante todo secundario. ¿Sabes que el 27 de junio de 2015, un niño murió en Barcelona, en Europa, en una ciudad grande y moderna, con medios sanitarios enormes? ¿De qué murió este pobre niño? De difteria. Si, si, has leído bien, de difteria, una enfermedad erradicada de España desde 30 años. Y me vas a preguntar ¿Por qué no estaba este niño vacunado? Pues porque sus padres se oponen al principio de la vacuna.
Es fácil decir que las vacunas no sirven para nada cuando (casi) todo el mundo alrededor está vacunado y que las enfermedades contra las que nos vacunamos están efectivamente desaparecidas de nuestro entorno habitual.
Pero olvidamos que las vacunas responden a una necesidad. Olvidamos que el Mundo es grande y que las enfermedades pueden existir todavía por algún lado. Hasta que se produce el drama…
Una historia muy triste, ¿no te parece?

La situación actual de los plaguicidas en los países industrializados es, en mi opinión,  comparable a la de las vacunas en muchos aspectos. En efecto, ¿Por qué queremos prohibir los plaguicidas? Por qué demasiadas personas tiene la memoria demasiada corta.

Tengo la suerte, al igual que la mayoría de mis lectores (como me lo enseñan las estadísticas del blog), de vivir en una región rica, donde las condiciones de vida son globalmente agradables, con un sistema sanitario de calidad y con la disponibilidad casi ilimitada de todos los productos necesarios para una vida cómoda.
Por otra parte, observo que los oponentes, tanto a las vacunas que a los plaguicidas, son generalmente urbanos, aburguesados, cómodamente instalados, bien abrigados del hambre y de las epidemias. Tienen un acceso muy fácil al agua potable, eligen sus alimentos, y les gusta variar, ¡es tan agradable!
Se oponen a los plaguicidas de un punto de vista ideológico o filosófico, pero se niegan a ver que su uso responde ante todo a una necesidad, y que su prohibición podría desencadenar graves problemas. Cuando la ideología te hace ciego…
También observo que todo el mundo está preocupado por el futuro, cosa muy sana hay que decirlo, pero de igual modo que todo el mundo, cosa muy malsana hay que decirlo, se olvida el pasado, pero también el presente si es alejado. Los problemas de los demás nos afectan poco cuando no son cercanos, o que no nos sentimos amenazados. Cuando la ideología te hace egoísta…

Algunos ejemplos para que refrescarte la memoria.

La langosta del desierto (Schistocerca gregaria). 
Este insecto grande es una importante fuente de alimentos para algunas poblaciones locales. Sin embargo, en todas las épocas ha supuesto graves problemas y sigue representando, hoy todavía una amenaza permanente en Africa y en Asia. Los textos sagrados antiguos como la Biblia o el Corán hablan de ello como de plaga divina. En determinadas condiciones el insecto, habitualmente solitario y tranquilo, se vuelve gregario, se le observan cambio fisiológicos y cambia radicalmente de comportamiento. Enjambres gigantes se forman en África subsahariana, que se desplazan volando. Los grandes enjambres observados pueden cubrir hasta 1200 km2, agrupando hasta 80 millones de individuos por km2, y desplazándose unos 200 km por día. Esos estambres duran en general varios años (de 3 a 10 años dependiendo de las condiciones climáticas), destrozando todo a su paso, y produciendo deyecciones tóxicas. Algunos vuelos pueden llegar hasta en España o en Rusia. El enjambre de 1989 consiguió cruzar el Océano Atlántico para llegar hasta los países caribeños. Desde 1990, la FAO a puesto un servicio de vigilancia de las condiciones climáticas y de las poblaciones de langostas, de manera de poder intervenir de manera preventiva, en cuanto las condiciones se vuelvan favorables a la formación de los enjambres. La alerta de 2003 a 2005, según los datos de la FAO, afecto a 20 países africanos, costo 400 millones de $ en medios de lucha y destruyo por valor de más de 2.500 millones de $ de cosechas, ocasionando una enorme inseguridad alimentaria en toda esa región frágil. Los plaguicidas, insecticidas en este caso, bien situados, en los lugares de creación de los enjambres, y en el momento oportuno, permiten evitar la formación de los vuelos, sin eliminar el insecto. Aplicados demasiado tarde, los enjambres son demasiado potentes y los tratamientos no funcionan, obligando a un fuerte aumento de las dosis. De esta manera, se pueden reducir drásticamente las poblaciones y conseguir que el insecto vuelva a su comportamiento solitario, limitando sus daños. Pero los medios a poner en marcha son complejos y costosos. La amenaza es permanente.

El cornezuelo, o ergot del centeno 
(Claviceps purpurea). Es una enfermedad, en concreto un hongo, que puede atacar al centeno y numerosos otros cereales, y que produce una toxina alucinógena, de la que se extrajo el famoso LSD. A dosis baja, se describen visiones y un comportamiento errático, pero a dosis fuerte es mortal y provoca síntomas horribles. En la Edad Media, se conocía en España bajo el nombre de Fuego del Infierno o de Fuego de San Antón. A lo largo de la Historia, se cuentan miles de víctimas por envenenamiento, a las que hay que sumar los numerosos casos de hambrunas locales debidas a la destrucción de las cosechas contaminadas. Los últimos casos conocidos son del año 1951 en Francia, y es uno de las causas del “Gran Miedo” de 1789. También se considera que es el responsable de la crisis de las brujas de Salem en Norte América a finales del siglo XVII. En la actualidad, el empleo de fungicidas permite evitar su desarrollo, pero el hongo se mantiene activo. La amenaza es permanente.

El mildiu de la patata o tizón tardío (Phytophtora infestans). 
Se trata de una de las enfermedades las más comunes en la patata. Es también un hongo. Su desarrollo esta favorecido por los climas suaves y húmedos. Una vez implantado en una región, es casi imposible de erradicarlo. Actualmente, casi todas las zonas de producción de patata a nivel mundial están infectadas. A mediados del siglo XIX, apareció en Irlanda, donde la patata era el alimento el más básico. Los destrozos fueron terribles en los campos, ocasionando una dramática hambruna. Fue el motivo de la gran emigración de los Irlandeses hacia Norte América. El mildiu de la patata fue uno de los grandes responsables de la inseguridad alimentaria en los países europeos y americanos  hasta el descubrimiento de fungicidas químicos efectivos. Es que hasta entonces, la producción variaba mucho en función de las condiciones climáticas. En la actualidad, los productores poco atentos siguen teniendo graves problemas, y algunos años son muy conflictivos. La amenaza es permanente.

Las grandes hambrunas de la Historia. 
Cuando no eran provocadas por guerras o decisiones políticas (caso del “Gran Salto Adelante”, lanzado en 1958, y que provoco una de las hambrunas más mortíferas de la historia de la humanidad), eran provocadas por las inclemencias climáticas y sus consecuencias sobre la producción de alimentos. Acabo de hablar de Irlanda, pero los casos similares son numerosos a lo largo de la Historia, aunque raramente han tenido consecuencias socio-políticas tan relevantes. Se puede hablar de las grandes olas de frío, del granizo, de las terribles sequías, como las que se producen repetidamente en el Sahel, y los largos episodios lluviosos. Estos últimos son los que me interesan hoy. En efecto, cada episodio lluvioso prolongado puede provocar graves desastres por ataques de bacterias y hongos. Si los agricultores no disponen de medios para controlarlos, pueden conducir a graves faltas de alimentos. Estas hambrunas, muy reales a lo largo de la historia del mundo, y responsables de millones de víctimas, ahora se evitan, en la mayoría de los casos, gracias al uso de fungicidas y de bacterioestáticos, en resumen, gracias al uso de plaguicidas.

Las micotoxinas. 
No tienen realmente porque aparecer aquí, ya que no tienen “existencia histórica”, en la medida en que su puesta en evidencia data de las últimas décadas. Sin embargo, con su frecuencia potencial y el riesgo mal conocido que representan, es altamente probable que sean responsables de numerosos problemas sanitarios a lo largo de la Historia. ¿De qué se trata? De sustancias tóxicas producidas por hongos microscópicos, o mohos. Los hongos que las producen son bastante frecuentes en numerosos cultivos (maíz, trigo, cacahuete, uva, manzana, higo…), o en productos transformados como el vino o la cerveza. Se trata especialmente de hongos de los géneros aspergillus, fusarium, penicillium y alternaría. Existen otros, entre los que se encuentra Claviceps purpurea, el agente responsable del cornezuelo, del que acabo de hablar. Los riesgos y su gravedad varían con la toxina, pero se les puede asociar determinadas irritaciones y alergias, bajadas de defensas inmunitarias e incluso algunos tipos de cáncer. Existen numerosas investigaciones en marcha para determinar con precisión la amplitud del riesgo. Los tratamientos fungicidas usados impiden el desarrollo de los hongos responsables, y por consecuencia los riesgos que lo acompañan. El avance de las investigaciones confirma su implicación en numerosos problemas sanitarios. El riesgo todavía está mal evaluado, pero la amenaza es permanente.

Creo que estos ejemplos son suficientes para que entiendas que el uso de plaguicidas no responde a una lógica productivista. Responde en prioridad a una lógica sanitaria y de seguridad alimentaria.

¡Ojo! No me hagas decir lo que no quiero decir. No estoy defendiendo el uso indiscriminado de productos peligrosos. Defiendo la utilidad de los plaguicidas, defiendo la necesidad imperiosa de seguir investigando para mejorar lo que hay existe, y defiendo la idea que el populismo y el clientelismo de mucha gente, de tanto querer prohibir los plaguicidas con pretextos voluntariamente exagerados, pone en peligro la seguridad y la independencia alimentarias. También defiendo la necesidad de mantener los plaguicidas actuales, mientras no tengan soluciones de sustitución efectivas. Por este motivo decía, en un artículo anterior (45- salvar a las abejas http://culturagriculture.blogspot.com.es/2015/06/45-salvar-las-abejas.html) que me opongo a la prohibición de los neonicotinoides, aunque se tenga que endurecer las condiciones de uso y los controles, hasta que los agricultores dispongan de soluciones alternativas.

Roma no se hizo en un día. Del mismo modo, como buen francés que soy, me siento orgulloso de la Revolución Francesa, y de pertenecer a la cuna de la democracia moderna. Pero la democracia no se hizo el 14 de julio de 1789. ¿Cuántas idas y vueltas (república, imperio, monarquía, otras revoluciones, guerras) han sido necesarias? Cuantos millones de muertos han sido necesarios para poder, hoy, disfrutar de un nivel de igualdad y de democracia nunca conocido hasta ahora?
La protección de los cultivos se ha mantenido en una situación estable de impotencia durante milenios. Luego la Revolución Industrial se acompañó de la Revolución Agrícola ya que le proporciono la introducción de la mecanización, de la química y del conocimiento científico. La química ha sin duda tomado una importancia exagerada en la producción agrícola. Pero hacía falta tiempo para verlo.
Después de los abusos, generalmente involuntarios, de los primeros tiempos de la agroquímica, nos estamos acercando de una situación de equilibrio, con tecnologías innovadoras, una química presente pero no invasoras (aunque algunos pretendan lo contrario) y un conocimiento científico que progresa cada día.

Tenemos que aprender la paciencia. Es el mayor defecto de nuestra civilización moderna del siglo XXI. Queremos todo, sin esperar. Pero lo que es posible en algunas actividades, no lo es en otras.
Hemos adquirido la seguridad alimentaria. Nos parece normal. Pero no, no es normal. Hay que luchar por ella. Se consigue día tras día, gracias a los esfuerzos de los agricultores, de los científicos y de las industrias agroalimentarias, que cambian el mundo poco a poco. Todavía hay 800 millones de personas que sufren de hambre en el mundo. Es inaceptable, y sin embargo, es algo que va mejorando poco a poco cada año. Eso demuestra que la seguridad alimentario no es un logro definitivo.

No vayamos más rápido que la música. Un día, sin duda, seremos capaces de eliminar la mayoría de los productos químicos actuales. ¿Por qué? Porque habrán sido sustituidos por otras soluciones y otros productos químicos o no químicos, menos problemáticos, y porque la biotecnologías y el conocimiento científico lo habrán permitido. Pero todavía no ha llegado ese momento.

Solo espero, con este artículo, hacer que entiendas que la química y los plaguicidas son benéficos. ¿Existen riesgos e inconvenientes? Todo el mundo es muy consciente de esto. Pero la química nos aporta grandes cosas diariamente, y ni siquiera nos damos cuenta de ello.
Dejemos las cosas avanzar. Si quieres que vaya más rápido, haz presión en ese sentido. Pero no exijas medidas drásticas sin conocer sus consecuencias.


Nuestros logros actuales siguen siendo frágiles, y decisiones excesivas podrían conducirnos a vueltas atrás con graves consecuencias.

48- Protection des plantes -2- Aide-mémoire

AIDE-MÉMOIRE

La mémoire humaine a un champ de vision arrière extrêmement limité.

J'en veux pour preuve le mouvement actuel contre la vaccination.
Sous quel prétexte veut-on revenir en arrière sur les vaccins? Sous prétexte qu'ils ont des effets secondaires? Sous prétexte que les maladies contre lesquelles ils nous prémunissent sont réputées éradiquées?
Qu'est-il préférable, supporter les effets secondaires des vaccins, ou assister à un retour en force de la variole, de la polio ou de la peste? Parce qu’il ne faudrait pas oublier qu’un effet secondaire, pour désagréable qu’il soit, est avant tout secondaire. Savez-vous que le 27 juin 2015, un enfant est mort à Barcelone, donc en Europe, dans une grande ville moderne avec des moyens sanitaires énormes? Et de quoi est-il mort, ce pauvre enfant? De diphtérie. Vous avez bien lu, de diphtérie, une maladie éradiquée d’Espagne depuis 30 ans. Et me direz-vous, pourquoi diable n'était-il pas vacciné cet enfant? Et bien parce que ses parents s’opposent au principe de la vaccination.
Il est facile de dire que les vaccins ne servent à rien quand (presque) tout le monde autour est vacciné et que les maladies contre lesquelles on se vaccine ont effectivement disparu de notre environnement habituel.
Mais on oublie que les vaccins répondent à une nécessité. On oublie que le Monde est vaste et que les maladies peuvent encore exister quelque part. Jusqu’au jour où le drame se produit...
Une bien triste histoire, ne trouvez-vous pas?

La situation actuelle des pesticides dans les pays industrialisés est à mon avis comparable à celle des vaccins par beaucoup d’aspects. En effet, pourquoi veut-on supprimer les pesticides? Parce que trop de gens ont la mémoire trop courte.
J'ai la chance, comme la majorité de mes lecteurs  (comme je le vois par les statistiques du blog), de vivre dans une région riche, où les conditions de vie sont globalement agréables, avec un système sanitaire de qualité, avec la disposition quasi illimitée de tous les produits nécessaires à une vie confortable.
D’autre part je constate que les opposants, tant aux vaccins qu'aux pesticides, sont le plus souvent des citadins, embourgeoisés, confortablement installés à l'abri de la faim et des épidémies. Ils ont un accès très facile à l’eau potable, ils choisissent leur alimentation et aiment varier, c’est tellement plus agréable !
Ils s'opposent aux pesticides d'un point de vue idéologique ou philosophique, tout en refusant de voir que leur utilisation répond avant tout à une nécessité, et que leur interdiction pourrait entrainer de graves problèmes. Lorsque l'idéologie rend aveugle...
Je constate aussi que tout le monde se préoccupe de l’avenir, ce qui est très sain d’ailleurs, mais également que tout le monde, ce qui est très malsain, oublie le passé, mais également le présent lorsqu’il est éloigné. Les problèmes des autres nous affectent peu quand ce ne sont pas des proches, ou que nous ne sentons pas nous-mêmes menacés. Quand l'idéologie rend égoïste...

Quelques exemples pour vous rafraichir la mémoire.

Le criquet pèlerin (Schistocerca gregaria). 
Ce gros insecte est une importante source alimentaire pour certaines populations locales. Pourtant, il a de tous temps supposé de graves problèmes, et représente, encore aujourd’hui, une menace permanente en Afrique et en Asie. Les textes sacrés anciens comme la Bible ou le Coran y font référence comme fléau divin. Dans certaines conditions l’insecte, habituellement solitaire et tranquille, devient grégaire, il subit des changements physiologiques et change totalement de comportement. Des essaims gigantesques se forment en Afrique subsaharienne, qui se déplacent en volant. Les grands essaims observés peuvent couvrir jusqu’à 1200 km2, rassemblant jusqu’à 80 millions d’individus par km2, et se déplacer jusqu’à 200 km par jour. Ces essaims durent en général plusieurs années (de 3 à 10 ans en fonction des conditions climatiques) ravageant tout sur leur passage, et produisant des déjections toxiques. Certains vols peuvent arriver parfois jusqu’en Espagne et en Russie. L’essaim de 1989 a même réussi à traverser l’Océan Atlantique pour arriver jusqu’aux Caraïbes. Depuis 1990 la FAO a mis en place un service de surveillance des conditions climatiques et des populations de criquets, de manière à pouvoir intervenir en préventif, dès que les conditions sont favorables à la formation des essaims. L’alerte de 2003 à 2005, selon les données de la FAO, affecta 20 pays africains, couta 400 millions de $ en moyens de lutte, et détruisit pour une valeur de plus de 2,5 milliards de $ de récoltes, provoquant une énorme insécurité alimentaire dans toute cette région fragile. Les pesticides, insecticides dans ce cas, judicieusement placés, sur les lieux de création des essaims, et au moment opportun, permettent d'éviter la formation des vols, sans pour autant éliminer l'insecte. Appliqués trop tard, les essaims sont déjà trop puissants et les traitements deviennent inopérants, obligeant à augmenter considérablement les doses. On peut ainsi, en réduisant brutalement les populations, redonner à l’insecte son caractère solitaire, et en limiter les dégâts. Mais les moyens à mettre en œuvre sont complexes et couteux. La menace est permanente.

L'ergot de seigle (Claviceps purpurea). 
C’est une maladie, plus concrètement  un champignon, qui peut attaquer le seigle et de nombreuses autres céréales, et qui produit une toxine hallucinogène, d’où on a tiré le fameux LSD. A faible dose, on a des visions et un comportement  instable, mais à forte dose, cette toxine est mortelle et produit des symptômes effrayants. Au Moyen Âge, la maladie était connue en France sous le nom de Feu de Saint Antoine, ou de Mal des Ardents. On compte, au cours de l’Histoire, des milliers de victimes directes par empoisonnement, auxquelles s’ajoutent de nombreuses famines locales dues à la destruction des récoltes contaminées. Les derniers cas recensés datent de 1951 en France, et c'est aussi une des causes de la "Grande Peur" de 1789. Ce serait également le responsable de la crise des sorcières de Salem en Amérique du Nord a la fin du XVIIème siècle. Actuellement, l'emploi des fongicides permet d'éviter son développement, mais la maladie reste présente. La menace est permanente.

Le mildiou de la pomme de terre (Phytophtora infestans). 
Il s’agit d’une des maladies les plus communes sur la pomme de terre. C’est aussi un champignon. Elle est favorisée par les climats doux et humides. Une fois implantée dans une région, elle est pratiquement impossible à éradiquer. Actuellement, presque toutes les zones de production de pomme de terre au niveau mondial son infectées. Au milieu du XIXème siècle, elle apparut en Irlande, où la pomme de terre était l’aliment de base par excellence. Les ravages furent énormes dans les champs, occasionnant une terrible famine. Ce fut le principal déclencheur de la grande émigration des Irlandais vers l’Amérique du Nord. Le mildiou de la pomme de terre a été l’un des grands responsables de l’insécurité alimentaire dans les pays européens et américains jusqu’à la découverte de fongicides chimiques efficaces. En effet jusqu’alors, la production fluctuait au gré des conditions climatiques. Actuellement, les producteurs peu attentifs ont toujours de graves problèmes, et certaines années sont très difficiles. La menace est permanente.

Les grandes famines de l'Histoire. 
Quand elles n'étaient pas provoquées par des guerres ou des décisions politiques (cas du «Grand Bond en Avant», lancé en 1958 et qui provoque une des famines les plus meurtrières de l’histoire de l’humanité), elles étaient provoquées par les problèmes climatiques et leurs conséquences sur la production d’aliments. Je viens de vous parler de l’Irlande, mais les cas comparables sont nombreux dans l’Histoire, même si rarement ils ont eu de telles conséquences socio-politiques. On peut parler des grands froids, de la grêle, des terribles sécheresses comme celles à répétition du Sahel, et des longs épisodes pluvieux. Ces derniers sont ceux qui m'intéressent aujourd'hui. Car chaque épisode pluvieux prolongé peut provoquer de graves désastres par attaques de champignons et de bactéries. Si les agriculteurs n’ont pas de moyens pour les contrôler, cela peut conduire à un grave manque de nourriture. Ces famines, bien réelles tout au long de l'histoire du monde, et responsables de millions de victimes, sont désormais évitées, dans la plupart des cas, par l'emploi des fongicides et des bactériostatiques, bref, grâce à l’utilisation des pesticides.

Les mycotoxines. 
Elles n’ont pas vraiment leur place ici, puisqu’elles n’ont pas d’ »existence historique» dans la mesure où elles ont été mises en évidence au cours des dernières décennies. Cependant, étant donné leur fréquence potentielle et le risque mal connu qu’elles représentent, il est hautement probable qu’elles soient responsables de nombreux problèmes sanitaires au cours de l’Histoire. De quoi s’agit-il? De substances toxiques produites par des champignons microscopiques, ou moisissures. Les champignons qui les produisent sont assez fréquents sur beaucoup de cultures (maïs, blé, arachide, raisin, pomme, figue…) ou dans certains produits transformés comme le pain, le vin ou la bière. Il s’agit en particulier de champignons des genres aspergillus, fusarium, penicillium et alternaria. Il y en a d’autres, parmi lesquels on peut citer Claviceps purpurea, l’agent responsable de l’ergot de seigle, dont je viens de vous parler. Les risques et leur gravité varie avec la toxine, mais on peut y associer certaines irritations et allergies, des baisses de défenses immunitaires, et même certains cancers. De nombreuses recherches sont en cours afin de déterminer avec précision l’ampleur des risques. Les traitements fongicides utilisés empêchent le développement des champignons responsables, et par conséquent les risques qui découlent de ces contaminations. L’avancement des recherches confirme leur mise en cause dans de nombreux problèmes sanitaires. Le risque est encore mal évalué, mais la menace est permanente.

Je pense que ces quelques exemples sont suffisants pour que vous compreniez que l'utilisation des pesticides ne répond pas d’abord à une logique productiviste. Elle répond en priorité à une logique sanitaire et de sécurité alimentaire.

Attention, ne me faites pas dire ce que je ne veux pas dire. Je ne défends pas l'utilisation inconsidérée de produits dangereux. Je défends l'utilité des pesticides, je défends le besoin impératif de poursuivre les recherches pour améliorer ce qui existe, et je défends l’idée que le populisme et le clientélisme de beaucoup de gens, à trop vouloir supprimer les pesticides sous des prétextes volontairement exagérés, met en péril la sécurité et l’indépendance alimentaires.
Je défends aussi la nécessité de maintenir les pesticides actuels tant qu'ils n'ont pas de solutions de substitution efficaces. C'est pour cela que dans un article antérieur (45- sauver les abeilles http://culturagriculture.blogspot.com.es/2015/06/45-sauver-les-abeilles.html) je vous disais que j'étais opposé à l'interdiction des néonicotinoïdes, quitte à en durcir les conditions d'utilisation et les contrôles, jusqu'à ce que les agriculteurs disposent de solutions alternatives.

Rome ne s’est pas fait en un jour. De même, comme bon français, je suis fier de la Révolution Française, et d’appartenir au berceau de la démocratie moderne. Mais la démocratie ne s’est pas faite le 14 juillet 1789. Combien d’allers et retours (république, empire, monarchie, autres révolutions, guerres) ont-ils été nécessaires ? Combien de millions de morts a-t-il fallu pour pouvoir, aujourd’hui, profiter d’un niveau d’égalité et de démocratie jamais connu jusque-là?
La protection des cultures s’est maintenue dans une situation stable d’impuissance durant des millénaires. Puis la Révolution Industrielle s’est accompagnée de la Révolution Agricole, en permettant l’introduction de la mécanisation, de la chimie et de la connaissance scientifique. La chimie a sans doute pris une part exagérée dans la production agricole. Mais il fallait du temps pour s’en rendre compte.
Après les excès, généralement involontaires, des premiers temps de l’agrochimie, nous nous approchons d’une situation d’équilibre, avec des technologies innovantes, une chimie présente mais non envahissante (quoiqu’en pensent certains) et une connaissance scientifique qui avance chaque jour.

Apprenons à être patients. C’est le plus gros défaut de notre civilisation moderne du XXIème siècle. Nous voulons tout, tout de suite. Mais ce qui est possible dans certaines activités ne l’est pas dans d’autres.

Nous avons acquis la sécurité alimentaire. Ça nous parait gagné. Mais non, ce n’est pas gagné. Il faut se battre pour elle. Elle se gagne jour après jour, grâce aux efforts des agriculteurs, des scientifiques et des industries agroalimentaires, qui changent le monde petit à petit. Il y a encore près de 800 millions de gens qui souffrent de la faim dans le monde. C’est inacceptable, mais c’est pourtant chaque année un peu moins mal. Ça prouve bien que la sécurité alimentaire n’est pas un acquis.

N’allons pas plus vite que la musique. Un jour sans doute, nous serons capables de nous dispenser de la plupart des produits chimiques actuels. Pourquoi? Parce qu’ils auront été remplacés par d’autres solutions et produits chimiques ou non chimiques moins problématiques, et parce que les biotechnologies et la connaissance scientifique l’auront permis. Mais nous n’y sommes pas encore.

J’espère juste, par cet article, vous faire comprendre que la chimie et les pesticides sont des bienfaits. Il y a des risques et des inconvénients? Tout le monde en est conscient. Mais la chimie nous apporte de grandes choses au quotidien, dont nous ne nous rendons même plus compte.
Laissez les choses évoluer. Si vous voulez qu’elles aillent plus vite, faite pression pour cela. Mais n’exigez pas des mesures draconiennes sans en connaitre les conséquences.

Nos acquis actuels restent fragiles, et des décisions excessives pourraient nous conduire à des retours en arrières graves de conséquences.