QU’EST-CE
QU’UN PESTICIDE?
Vous
savez que j’aime les séries, j’espère que
ça ne vous lasse pas. C’est juste une manière de classer les sujets par thème.
Il
est difficile de parler d’agriculture aujourd’hui, sans parler de protection
des plantes, avec tout ce que ça intègre, y compris, bien sûr les pesticides. Je
vous en ai déjà parlé, mais dilué dans d’autres sujets.
Cette
série y sera entièrement consacrée.
Donc
le premier volet, parce qu’il faut bien commencer par le commencement, sera
consacré à définir, à ma manière, les pesticides.
Tout
le monde en parle.
Peu
de gens y comprennent quelque chose, et encore moins y connaissent quelque
chose.
Ceux
qui en parlent le plus fort en ont souvent fait un argument militant, dont l’objectif
est généralement leur interdiction.
Ceux
qui les utilisent, finissent par sentir le besoin de se taire, tellement le
débat sociétal est devenu biaisé, et négatif.
Mais
qu'en est-il vraiment?
Donc
qu’est-ce que c’est, et à quoi ça sert?
Les
organismes vivants vivent en association avec d’innombrables organismes de tous
types et de toutes tailles, certains bénéfiques (chez les humains, la flore
intestinale par exemple), ou nuisibles (les mycoses ou les poux entre autres),
selon les cas.
Parmi
ces organismes, il y a des bactéries, des virus, des insectes, des acariens,
des nématodes, des champignons, des algues, etc.
Pour
lutter contre les organismes nuisibles, les humains utilisent trois types de
produits:
- - Des médicaments pour prendre soin de leur
propre santé.
- - Des produits vétérinaires pour soigner les
animaux (chiens et chats, mais aussi poulets, vaches, moutons, chevaux ou porcs),
qui sont des médicaments, mais dont l’usage est spécifique pour à la santé des
animaux.
- - Des pesticides ou produits phytosanitaires,
qui sont des médicaments, mais dont l’usage est spécifique pour la santé des
plantes.
Les
plantes, comme tous les organismes vivants, subissent des agressions qui
affectent leur santé. Elles sont soumises à la pluie, au vent, au soleil, à la
chaleur, et les conditions qui les entourent peuvent favoriser le développement
de certains parasites ou maladies. Les pesticides sont simplement des
médicaments destinés à les soigner.
Dégâts sur nectarinier, de Chancre à fusicoccum (Phomopsis amygdali), un champignon, parasite de blessure, qui pénètre par temps pluvieux. Les premiers symptômes sont faibles, avec dessèchement de quelques rameaux. Mais si l’agriculteur n’intervient pas, c’est la survie du verger qui peut être remise en question.
Vous
pouvez aussi le voir à l’envers, et ça vous ouvrira aussi des horizons
différents : les médicaments ne sont pas autre chose que des pesticides
destinés aux humains. Et plus encore, une large majorité des pesticides
destinés aux humains sont des pesticides chimiques.
Chez
les animaux et chez les humains, certaines affections peuvent être soignées par
des médecines naturelles, d’autres non. Dans les cas, finalement très nombreux,
où les médecines naturelles ne suffisent pas, on a habituellement recours aux
médicaments chimiques, plus sélectifs et plus puissants.
Curieusement,
il se passe exactement la même chose dans le cas des plantes. Certaines
affections ne peuvent pas être évitées ou soignées par des méthodes naturelles.
Dans ces situations, il est habituel, et finalement normal et cohérent, d’avoir
recours à des médicaments pour plantes d’origine chimique. Ces médicaments, les
pesticides chimiques, ont généralement une efficacité plus forte que les
produits naturels (ils ont été synthétisés pour cela), et permettent de
contrôler l’évolution de l’affection.
D’autre
part, toutes les formes de médecine ont des effets secondaires sur les
organismes qu’elles sont destinées à soigner, aussi bien les médecines
naturelles que les médecines chimiques.
Il
est important, dans chaque cas, de consulter un spécialiste qui choisira le
type de traitement le plus adapté à chaque cas, en vue d’un résultat optimal,
avec un minimum d’effets secondaires. Une erreur de diagnostic ou un mauvais
choix de traitement peut entrainer un manque d’efficacité, un retard dans la
rémission ou même aggraver la situation.
En
agriculture, il se produit la même chose. Le spécialiste sera l’agriculteur,
s’il a reçu la formation adéquate, ou son conseiller, formé spécifiquement pour
pouvoir prendre ce type de décisions.
Bref,
la protection phytosanitaire, c’est la médecine des plantes, et c’est une des
bases pour pouvoir produire des aliments sains sur des plantes saines.
Il
est évident que ceux qui n’ont pas compris ce point fondamental, ne peuvent pas
en comprendre l’importance des enjeux.
Il
m’a semblé fondamental de commencer par cette définition simplifiée, car je
crois que le débat a totalement dévié vers un chemin déraisonnable. Afin de
vous en convaincre davantage, je vais consacrer le prochain chapitre de cette
série aux bénéfices de l’utilisation des pesticides pour la santé humaine. Une sorte
d’histoire abrégée de la protection des plantes.
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