AGROÉCOLOGIE - L’ÉLEVAGE POUR SAUVER LA
PLANÈTE
Dans une conférence TEDx donnée en 2013, le
fameux biologiste et écologue zimbabwéen Allan Savory expliquait comment il a
été conduit à reconnaitre ses propres et dramatiques erreurs, pour accepter ce
qui, pour lui, était inconcevable: l’élevage
est la meilleure solution pour lutter contre la désertification.
D’autre part, l’arrêt de la désertification
et le reverdissement de 50% des prairies désertifiées permettraient, selon lui,
de revenir à la situation atmosphérique de l’ère préindustrielle. Autrement
dit, on stopperait et on résoudrait le réchauffement climatique.
Mais ce retour à la situation atmosphérique
préindustrielle, comme il nous l’explique et nous le démontre, ne peut se faire
que grâce à l’élevage. Et ce qui est plus surprenant encore, c’est que plus les
troupeaux sont grands, plus leur effet est bénéfique, à condition de savoir en
faire une gestion adéquate.
Ces techniques, appliquées correctement,
ont aussi le potentiel de redonner une vie à des sols dégradés, de stopper leur
érosion, d’augmenter leur potentiel de stockage de l’eau de pluie, bref, de
redonner l’espoir aux populations les plus fragilisées par ces changements.
Je pense en particulier à mes chers Dogons
du Mali, dont je vous ai déjà parlé, et pour lesquels je continue à chercher
des solutions (http://culturagriculture.blogspot.com/2017/09/114-agriculture-du-monde-le-pays-dogon.html).
Je vous recommande de voir, ou de revoir
cette conférence, jusqu’au bout, en ces temps de doutes sur les causes des
changements climatiques, et sur les solutions accessibles, mais surtout en ces
temps où l’élevage est tant remis en question par les mouvements opposés à
toute forme d’exploitation animale.
Pourtant, Allan Savory nous explique, en
nous le prouvant grâce aux nombreuses expériences réalisées dans le monde sur
des millions d’hectares de prairies en désertification, comment l’élevage est
LA solution pour revenir en arrière.
(Vous pouvez y intégrer des sous-titres en
plusieurs langues en cliquant sur la roue dentée
en
bas à droite de la vidéo).
Je veux ajouter que la préservation de
l’herbe en agriculture est une technique dont les effets sur les sols et sur le
climat sont comparables. Elle est déjà largement utilisée par les agriculteurs
dans des méthodes de production qui s’appellent agriculture de conservation,
semis sous couverts végétaux, ou simplement enherbement sur les cultures
pérennes. Ces techniques se développent rapidement car leur efficacité n’est
plus à démontrer. Des millions d’hectares à travers le monde y ont été
convertis.
Image: https://www.entraid.com/wp-content/uploads/2016/04/semis-mais-couvert-sdsc-semis-direct-monosem.jpg
Pourtant, elles sont gravement menacées d’abandon
à cause de décisions politiques perverties par une idéologie extrémiste qui ne
s’intéresse qu’en façade aux vrais problèmes d’environnement. La probable
prohibition dans peu de temps du glyphosate, dont la prétendue dangerosité
n’est qu’une arme politique pour lutter contre les OGM, mettra un grave coup
d’arrêt à ces techniques fondamentales pour lutter pour la préservation des
sols et contre le réchauffement climatique.
Les alternatives au glyphosate n’existent
pas encore. Il me parait donc inacceptable que cet herbicide soit ainsi
condamné à court terme et contre l’avis de tous les scientifiques sérieux et
reconnus de la planète, sans que des solutions viables puissent être proposées
aux utilisateurs.
Les conséquences de cette prohibition sans
alternative seront très graves pour le climat, car en obligeant les
agriculteurs à revenir au labour, ils libèreront dans l’atmosphère des
milliards de tonnes de CO2 et de méthane, actuellement emprisonnés dans les
sols agricoles non labourés.
Comment peut-on d’un côté applaudir Allan
Savory pour ses travaux sur la lutte contre la désertification et l’érosion des
sols, et sur la lutte contre le réchauffement climatique, et de l’autre côté
condamner les techniques agricoles qui produisent les mêmes effets?
Y’a-t-il un politicien influent réellement concerné par l’avenir de la
planète, capable de dire tout haut que ce choix purement politique, sans aucune
base scientifique sérieuse, est une grossière erreur?
La désertification menace aussi un grand
nombre de sols agricoles, et ceci sous tous les climats.
Il est indispensable que les techniques de
culture qui permettent de lutter contre ce phénomène soient favorisées et que
des incitations et des formations soient mises en place afin d’accélérer les
conversions d’agriculteurs.
Pourtant, en diabolisant l’agriculture, on
obtient l’effet inverse, on stoppe les efforts de progrès et on force un retour
en arrière plus conservateur.
Et c’est grave pour l’avenir.
Car reverdir les zones désertifiées est un
bel objectif, mais bloquer les solutions qui permettent d’éviter la dégradation
des sols agricoles en réduira considérablement la portée.
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