L’ESPRIT DES PLANTES - COMMUNICATION
Comme je vous en ai déjà parlé à plusieurs
occasions, les plantes ont des capacités sensorielles qui vont très au-delà de
ce que nous avons toujours pensé.
De nombreuses équipes scientifiques
travaillent sur ces questions dans le monde entier, et de nouvelles découvertes
sont réalisées fréquemment.
On connaissait les réactions aux agressions,
les capacités d’estimation du temps, l’activité électrique, par exemple.
On savait aussi que les plantes agressées
ont la capacité à alerter leurs semblables afin qu’elles-mêmes s’y préparent en
mettant en place leurs systèmes d’autodéfense.
Mais on connait encore mal et
partiellement, les mécanismes de communication des végétaux.
Image personnelle.
Une équipe suédoise vient de réaliser une
sérieuse avancée dans la compréhension de ces phénomènes, en publiant dans Plos
One les résultats de ses recherches récentes sur ce sujet.
Le meilleur résumé de ces travaux, à mon
avis, a été publié par le périodique britannique The Independent. https://www.independent.co.uk/news/science/plants-underground-communication-chemical-messages-neighbours-stress-corn-a8332716.html
Mais vous pouvez aussi lire l’article publié
en français par Futura-Sciences
« Les plantes emploient une communication
souterraine pour savoir quand leurs voisines sont stressées.
Des
signaux chimiques échangés à travers le sol peuvent aider des semences de maïs
à se préparer pour des attaques d’animaux ou si des rivaux investissent leur
territoire.
Par
Josh Gabbatiss
Les plantes utilisent
un réseau de communication souterrain pour échanger des avertissements
chimiques, selon une nouvelle étude.
Les travaux d'une
équipe de biologistes de l'Université Suédoise des Sciences Agricoles ont
permis de mieux comprendre la complexe vie souterraine de plantes de maïs
apparemment immobiles.
Ce travail s'ajoute à
un ensemble de recherches explorant les voies chimiques que les plantes
utilisent pour se «parler» les unes aux autres.
"Notre
étude a démontré que les changements induits par le contact mécanique entre les
plantes au-dessus du sol, peuvent affecter les interactions souterraines,
agissant comme des indices dans la prédiction des futurs concurrents", a
déclaré le Dr Velemir Ninkovic, auteur principal de l'étude.
Les plantes sont
connues pour communiquer par le toucher. Les arbres, par exemple, ont tendance
à cesser de pousser vers l'extérieur lorsqu'ils entrent en contact avec les
branches de leurs voisins.
Cependant, les
mécanismes par lesquels les plantes signalent par le toucher sont mal compris,
et le Dr Ninkovic et ses collègues ont voulu savoir si les réponses pouvaient
être trouvées sous terre.
Ces dernières années,
les scientifiques ont commencé à démêler le système de communication complexe
qui connecte les plantes entre elles.
Contrairement
aux animaux, les plantes n'ont pas de système nerveux et ne peuvent donc pas
communiquer en utilisant des signaux électriques rapides.
Au lieu de cela, leur
signalisation à la fois interne et avec leurs voisins consiste en un échange
relativement lent de messages chimiques.
Une partie de cette
communication se fait par l'intermédiaire de filaments de champignons
souterrains que les plantes utilisent pour partager la nourriture, les signaux
d'alerte et même les molécules chimiques toxiques - un phénomène que certains
biologistes ont qualifié de «wood-wide web» (la toile informatique végétale).
Dans l'étude du Dr
Ninkovic et de ses collègues, ils voulaient savoir si les substances chimiques libérées
directement dans le sol par les plantes stressées pouvaient modifier le
comportement de leurs voisines.
Les
chercheurs ont commencé par appliquer une brosse douce sur les jeunes plants de
maïs, un contact qui pourrait représenter un certain nombre de stress à
proximité, y compris de nouvelles plantes empiétant sur leur territoire ou un
animal grignotant leurs feuilles.
De nouvelles jeunes
plantes ont ensuite été transférées dans le même matériel de croissance que les
plantes récemment touchées pour voir si leur croissance était affectée - la
théorie étant que les plantes touchées par la brosse auraient laissé des traces
chimiques dans le sol documentant leur expérience.
Les scientifiques ont
constaté que les nouvelles plantes réagissaient en produisant plus de feuilles
et moins de racines que les plantes qui avaient poussé dans des conditions
normales.
Ils
suggèrent que les jeunes plants de maïs, après avoir été exposés aux signaux
chimiques dans le sol produits par les plantes récemment touchées, réagissaient
en se préparant aux problèmes posés par de nouveaux voisins ou en devenant le
dîner de quelque chose.
Alors qu'elles
semblent en grande partie sans défense contre les attaques extérieures, les
plantes manient réellement une variété de stratégies défensives lorsqu'elles
sont la cible d’herbivores affamés. Des recherches antérieures ont démontré que
les plantes réagissent défensivement aux sons que font les chenilles en mâchant
leurs feuilles - les inondant d'huile de moutarde peu appétissante.
Pour
confirmer que leurs plantes étaient capables de faire la différence entre le
sol occupé par des plantes touchées et intactes, les scientifiques ont donné à
certains plants de maïs le choix du milieu dans lequel ils préféraient pousser.
Lorsqu'ils sont placés
près des deux, les racines se développent préférentiellement vers la solution
de croissance qui avait précédemment contenu des plantes intactes.
Ces résultats ont été
publiés dans la revue scientifique PLOS One.
L'équipe
a suggéré que leurs résultats devraient être notés par d'autres scientifiques
lors d'expériences avec des plantes, car même en brossant doucement les
feuilles d'une plante, il est possible de changer son comportement et celui de
ses voisines. »
Il est difficile pour l’instant de trouver
une application directe de ces découvertes en agriculture.
En revanche, il est clair que la
recommandation faite par l’équipe suédoise à ses collègues chercheurs du monde
entier a toute sa raison d’être, car il est fort probable que de nombreuses
études par le passé n’ont pas tenu compte de ces réactions (encore inconnues) des
plantes, même face à une action peu traumatisante comme un brossage doux.
Pourtant il est fort probable, au vu de ces
travaux, que le simple contact des mains des chercheurs puisse avoir eu des
conséquences sur le comportement des plantes ayant servi pour les expérimentations.
Mais ça nous démontre aussi que le monde
végétal est doté de nombreuses capacités que nous avons toujours crues propres
au monde animal.
De nombreuses capacités sont encore à
découvrir, j’en suis convaincu.
À suivre…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire