INTEMPÉRIES – LE MANQUE DE LUMIÈRE
C'est une situation fréquente au printemps, qui ne se
traduit pas forcément par de la pluie.
Le manque de lumière est juste dû à un plafond nuageux bas,
ces jours entiers sans soleil, sans pluie non plus en général, de temps mal
défini. Il ne fait pas beau, mais ce n'est pas non plus du vrai mauvais temps.
Les températures sont généralement plutôt douces, sans
fraicheur nocturne ni coup de chaleur diurne.
Ça peut être un peu déprimant. Il est aussi possible que
je vous dise ça parce que je vis dans une région de soleil, où les nuages et la
pluie paraissent souvent incongrus.
La plante, elle, a une photosynthèse ralentie.
En fait, selon la période à laquelle ce manque de lumière se produit, les
effets sont différents. En ce qui me concerne, et cette année, ça s’est produit
en plein sur la période de maturation du fuit des variétés les plus précoces.
Cette photosynthèse ralentie ne permet pas à
la plante d’assurer tout, à la fois ses propres besoins et les besoins du
fruit.
D’ailleurs, si vous observez l’arbre, vous
le verrez généralement jaunâtre, légèrement chlorotique. On pourrait penser qu’il
s’agit d’une carence en fer. Mais ce symptôme disparaît au bout de quelques
jours de soleil.
Ce temps mal défini, caractérisé par le manque de lumière,
en période de maturation, peut provoquer des problèmes variés:
Le manque de sucre et d'arômes, donc un fruit insipide,
décevant
Le manque de couleur, donc la perte de l'attrait visuel
(si important pour la vente https://culturagriculture.blogspot.com.es/2015/12/61-qualite-2-laspect.html),
souvent accompagné d'une grande difficulté, pour l'agriculteur et le cueilleur,
à choisir sur l’arbre les fruits qui doivent être récoltés, et laisser ceux qui
doivent encore attendre.
La sensibilité aux maladies fongiques, donc de gros
défauts d'épiderme, des risques accrus de pourritures en conservation.
Une maturité accélérée et prématurée des
fruits, juste quelques jours avant la date, sans attrait, avec une forme
imparfaite, et avec une chair qui n'atteint pas sa texture idéale.
En fait l’arbre, qui « sait » qu’il
peut s’épuiser à la tâche si le soleil ne revient pas rapidement, anticipe la
maturation pour se débarrasser des fruits. C’est une mesure de survie, alors
que la plante sait que la graine est suffisamment mûre pour que la continuité
de l’espèce soit assurée.
Pourtant, le fruit ne devrait-il pas arriver à maturation
complète? N'est-ce pas la finalité de la plante que d'arriver à la maturation
du fruit?
En gros, qu'est-ce qu'un fruit? Ça c'est une autre
question sur laquelle je vous donnerai mon avis dans un prochain article.
Il suffira de quelques jours de retour du
soleil pour que tout revienne progressivement à la normale. C'est qu'en fait,
tout ce qui fait la qualité d'un fruit, arômes, sucre, texture, jutosité,
croquant, s'acquiert dans les derniers jours précédant la maturité
physiologique. Donc une amélioration du temps se traduit en quelques jours par
une nette amélioration de la qualité.
De la même manière, une dégradation du
temps se traduit en quelques jours par une dégradation de la qualité.
Mais ces jours de mauvais temps, qui n’auront finalement
eu que peu de conséquences pour l’arbre, auront des répercussions économiques
sérieuses pour l’agriculteur, dont la récolte ne sera pas la hauteur de ses
espérances et surtout de ses engagements commerciaux. Les prix de vente s’en
ressentiront, ainsi que les résultats de classification des fruits.
De cette série, qui est loin d'être terminée, je veux
juste que vous reteniez une chose:
L'agriculture est une fabrique d'aliments et de matières
premières à ciel ouvert, sans toit (sauf les serres, bien sûr), dans laquelle
les imprévus sont nombreux et habituels.
Garantir une qualité standardisée dans ces conditions est
extrêmement difficile.
L'agriculteur fait tout son possible pour que son produit
corresponde aux standards fixés de plus en plus par les supermarchés, sur des
critères qui n'ont rien à voir avec les impératifs de l'agriculture.
Le marketing et la standardisation imposent
aux agriculteurs un travail qui va à l'encontre de la nature même de
l'agriculture.
Vous, consommateurs, êtes les seuls qui puissent faire
évoluer le marché alimentaire vers un peu plus de cohérence.
Dans mon article intitulé « Cosmétique des aliments »
https://culturagriculture.blogspot.com.es/2015/01/37-cosmetique-des-aliments.html
, je vous disais que 50% des pesticides avant récolte sont appliqués à des fins
cosmétiques.
Est-ce tolérable?
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