dimanche 29 mai 2016

79- Agroécologie -2- Le respect

AGROÉCOLOGIE – LE RESPECT

Le mot écologie a été inventé en 1866 par Ernst Haeckel, un biologiste allemand du courant darwiniste. Dans un livre intitulé Morphologie générale des organismes, il définissait ce terme comme « la science qui étudie les interrelations des différents êtres vivants entre eux et avec le monde environnant, c'est-à-dire, dans un sens large, la science des conditions d'existence ».

Donc première chose à retenir de cette définition, c’est que l'écologie est avant tout une science. Plus récemment, le mot a été dévié de son sens pour en faire une idéologie, puis un mouvement politique.
Le terme a donc évolué vers tout ce qui concerne l'environnement, en intégrant, à l’inverse de ce que Haeckel pensait, une opposition entre les activités humaines, et la Nature, comme si les humains n’en faisaient pas partie.
Le mot écologie a été détourné de son sens pour des besoins politiques. Mais c'est une autre histoire...

Il est évident que l'agroécologie spécialise la définition autour des activités agricoles et de la production des aliments et des matières premières d’origine agricole.
L'agroécologie n'est pas une science, mais plutôt une philosophie, un concept, qui cherche à rendre les besoins et les exigences de l'agriculture, compatibles avec l’objectif de durabilité et le respect de l'environnement. Mais elle cherche aussi à intégrer l’agriculture dans la société civile et rurale, afin d’en accentuer la capacité de développement rural durable.

Photo: http://crdp.ac-amiens.fr/idp/idp80/uploads/2012/02/bocagethierachehirson.jpg

Certains ont fait de la protection de l'environnement une croisade, pour laquelle l'agriculture est une cible prioritaire. L'agriculture biologique est devenue, pour eux, la seule voie acceptable. Pourtant, elle est très loin d'être aussi respectueuse de l'environnement et de la santé qu'ils s'acharnent à le faire croire.
A vouloir faire d’un dogme une méthode de production, on se heurte forcément à des difficultés sérieuses, voire à des impasses. Pourtant, grâce à une communication très agressive et dynamique, ce dogme a réussi à se rendre incontournable, en faisant croire qu’il propose des solutions à tous les problèmes. D’une part, ce n’est pas vrai, et d’autre part, bon nombre de ces solutions sont très agressives pour la santé ou l’environnement (usage inconsidéré du cuivre, métal lourd dangereux pour la santé et pour les sols, huile neem perturbateur endocrinien bien connu, pyrèthre naturel très toxique pour la faune aquatique, entre beaucoup d’autres pesticides utilisés en agriculture biologique).
Il sera difficile de revenir en arrière sur cette perception faussée, alors qu'on a laissé le champ libre à des personnages devenus publics, grands communicateurs, populistes parmi les meilleurs, qui ont fait d'une certaine vision, pour le moins discutable, de l'agriculture et de l'environnement, leur cheval de bataille et surtout, leur principale source de revenus. C’est le cas, par exemple, de Vani Hari (Food Babe), ou de Claude Bourguignon, parmi beaucoup d’autres.
L'agroécologie va largement dans leur sens, elle va même bien au-delà, les laissant en quelque sorte comme des combattants d'arrière-garde, et elle leur ôte toute raison d'exister. Il est donc probable que, malgré tous les progrès accomplis et à venir, ils continueront à avancer les mêmes arguments, tout en niant les bénéfices réels des évolutions positives, afin de continuer à justifier leur combat, devenu obsolète.

Le respect.
Je choisis de poursuivre cette série par cet aspect qui n'apparaît pas dans les articles ou dossiers concernant l'agroécologie, mais qui est, à mon sens, absolument fondamental.

Si on parle d’agroécologie et de respect, on pensera forcément au bien-être des animaux, au respect des plantes, à la préservation de la biodiversité et de l'environnement, à la conservation des sols, aux précautions concernant les risques de pollution des eaux, aux économies d'eau, etc.
C'est vrai, tout cela doit entrer en ligne de compte, il n'y a aucun doute, c'est même la base du concept.

Pourtant, le limiter à ça, dans l'idée d'en faire un vaste projet de société, comme c'est le cas en France, c'est juste en faire un outil supplémentaire de régulation, de limitation et de contrôle. Si c’est le cas, alors, il faudra l'imposer aux forceps, à base de réprimandes et de pénalisations, donc, en gros, la mayonnaise aura beaucoup de mal à prendre.
En revanche, si on considère la définition de Haeckel de l'écologie, et qu'on considère l'agriculture comme activité productrice d'aliments et de matières premières utilisées dans la plupart des activités humaines, alors on doit voir l'agroécologie comme un vrai projet pour l'ensemble de la société.

L'agroécologie porte en elle une immense cohérence, une logique et une efficacité qui fait que, avant même que des législations adaptées aient été établies, largement plus de la moitié des agriculteurs français ont déjà mis en place des actions spécifiques.

Photo: http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbiodiv/content/medias/images/normal/Alimd1_20.jpg

Mais pour faire de l'agroécologie un authentique projet de société, la notion de respect doit être inculquée à tous, acteurs directs ou indirects, dans une société moderne qui en manque cruellement.

Nous sommes bien d'accord que l'agriculteur doit y jouer un rôle prépondérant, mais tous les acteurs de la société ont une part à y prendre. Je fais ici référence au fait que l'on parle de production et d'environnement, donc il est impératif d'y inclure les jardins, les balcons, le recyclage, le gaspillage alimentaire, etc.
Quand le gouvernement d'un pays, comme c'est le cas en France actuellement, met l'agroécologie au rang d'objectif national, alors ce sujet devient un objectif sociétal. Même si la démarche, au moins actuellement, est volontaire, l'agroécologie concerne l'ensemble de la société.
Chaque échelon de la société a des droits, mais aussi des devoirs, et parmi ces devoirs, il y a le devoir de respect.
Respect des plantes, des animaux,  des personnes,  des équilibres,  de l'environnement, des sols,  de l'eau, des fournisseurs, des consommateurs, et sans oublier, respect des producteurs, des artisans, des industriels et des agriculteurs.

Quand je parle de respect, concernant consommateurs, fournisseurs ou agriculteurs, je fais référence à beaucoup de petites choses, et en particulier:
-       Les respecter dans les programmes de télévision qui ont trop souvent tendance à présenter les agriculteurs comme des monstres pollueurs empoisonneurs, les fournisseurs comme des exploiteurs et les consommateurs comme des victimes. La liberté de la Presse et la liberté d’expression se sont transformées en liberté d’oppression. Car même les chaines publiques se sont lancées dans ce jeu si dangereux et injuste. Est-ce tolérable dans un des pays fondateurs, et fier de l’être avec raison, des démocraties modernes ? Est-ce acceptable dans un pays qui affiche fièrement sa devise, Liberté, Egalité, Fraternité, mais dont seul le premier semble avoir trouvé grâce, l’égalité et la fraternité ayant été jetées depuis longtemps dans les oubliettes de la politique ?
-       Les respecter dans les politiques de prix. Comment voulez-vous que tout le monde s’implique dans un projet sociétal si chacun de ses membres actifs se sent victime du système ? Les consommateurs sont largement exploités par une politique de prix aberrante et une désinformation soigneusement organisée, les producteurs sont sous-payés par un système qui valorise plus l’administration et les intermédiaires que les producteurs qui assument le travail le plus dur et la plupart des risques.

Ce sont certainement les points les plus graves, qui donnent comme résultat que 14% des agriculteurs français soient prêts à cesser leur activité dans l’année (http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2016/04/20/97002-20160420FILWWW00193-france-14-des-agriculteurs-prets-a-abandonner-dans-l-annee.php), et que les agriculteurs sont une des populations les plus touchées par le suicide (http://www.bfmtv.com/societe/le-tabou-du-suicide-des-agriculteurs-954464.html).
Difficultés financières, solitude, fatigue, sentiment d’être mal considéré, sont des réalités quotidiennes pour beaucoup d’agriculteurs, et proviennent avant tout d’un système social qui ne reconnait plus la valeur de la production.
Ouvrier, artisan, agriculteur, sont devenus des métiers à éviter, au profit de la communication, l’informatique, la santé, le contrôle, la vente et d’autres, tous lucratifs, aucun productif.
Mais qui fait les produits qu’il faut vendre ?
Qui fabrique ?
Qui cultive ?
Qui construit ?

Un tel projet de société n’a aucune chance d’aboutir s’il n’est pas accompagné par une politique de formation/information ciblée sur une réhabilitation des métiers locaux et sur une information claire et transparente de la réalité des choses, sans idéologie ni dogmatisme.

L’idéologie et le dogmatisme, bloquent souvent les solutions les plus respectueuses pour résoudre chaque problème. C’est spécialement vrai en agriculture.
D’une certaine manière, nous devons chercher le retour à la philosophie du chasseur-cueilleur, mais dans une version moderne, productive et respectueuse dans son utilisation de la nature.
Comprenez bien. Il ne s'agit pas de vouloir aller à la chasse pour s'alimenter, ça allait bien quand la Terre était peuplée de 500.000 habitants, vivant tous a la campagne...
La situation a un peu changé. Nous sommes à peine 15.000 fois plus nombreux, et la plus grande partie de la population ne sait pas ce qu'est la campagne, voire en a peur ou en ressent du dégoût.
Pourtant, la philosophie du chasseur-cueilleur a du bon, et au moins certains aspects sont transposables. En particulier le respect. Nous y revenons. Le chasseur-cueilleur ne prélevait que ce dont il avait immédiatement besoin, afin de préserver la ressource et pouvoir continuer à s’en servir.

Photo: http://static.skynetblogs.be/media/132777/busmen.jpg

Ce mode de vie existe toujours parmi certains peuples d’Afrique ou d’Amérique du Sud en particulier, dans des zones isolées, de très faible densité de population.
Notre système économique moderne produit une grande quantité d’aliments ou de matières premières qui sont détruites car non conformes. C’est un manque de respect total envers la Nature et envers ceux qui les produisent.
 
Il est impératif de protéger les cultures contre les bioagresseurs (maladies et ravageurs). C'est également une question de durabilité. Plus on sera capable de produire sur chaque hectare de terre cultivée, moins il faudra d'hectares pour nourrir la population. C'est une question d'équilibre, et également une question environnementale.
Associer la protection de l'environnement à la lutte contre la productivité agricole est une grossière erreur et un effet de populisme de très bas niveau. C'est tout le contraire, en fait. La protection de l’environnement et de la biodiversité passe obligatoirement par une limitation maximale des surfaces consacrées à l’agriculture, donc une limitation maximale de son impact négatif.
Ou alors il faut admettre que la population mondiale est trop nombreuse et qu’il faut tuer beaucoup de gens.
¿Y a-t-il des volontaires ?

Tout ceci ne veut pas dire qu'il faut produire n'importe comment. L'agriculture doit apprendre à produire beaucoup en tirant le meilleur parti des ressources disponibles, sans les épuiser. C'est le grand pari de l'agroécologie.
Il vaut mille fois mieux un produit synthétique respectueux qu'un produit naturel agressif. Si on est capable d'accepter ce principe, qui privilégie les qualités à l'origine, alors on s'approche de la philosophie de l'agroécologie.

Quelqu'un, un jour, devra comprendre que l'agriculture n'est qu'un maillon de la chaine alimentaire et économique.
Mais si ce maillon casse,  c'est toute la chaine qui se disloque.
Les agriculteurs, ainsi que les artisans et les industriels locaux doivent pouvoir vivre dignement de leur travail. C’est une simple question de vision à long terme.
S’ils n’y arrivent pas, ils arrêteront leur activité, ou la délocaliseront, comme nous pouvons l’observer au quotidien dans les pays riches.
Pourtant, les mêmes biens de consommation continueront à être disponibles, mais en provenance de pays tiers, dont les normes environnementales, sociales, sanitaires ou politiques ne sont pas forcément au même niveau.
Est-ce acceptable ?
La politique de l’autruche n’a jamais conduit à rien de bon. Ceux qui actuellement se voilent la face pour ne pas voir cette réalité, sont les grands responsables des catastrophes économiques, sociales, sanitaires et environnementales à venir.

Mais l'agroécologie doit aussi concerner la distribution. Actuellement c’est le maillon central, qui dirige et décide du présent et de l’avenir de la production et de la consommation des biens.
Or les sociétés de distribution sont exclusivement orientées sur le dégagement de résultats financiers confortables pour satisfaire leurs actionnaires. Les envies et besoins des deux extrêmes, le producteur et le consommateur, ne sont analysés que pour en tirer un bénéfice maximum.
Ce manque absolu de respect doit être ciblé comme prioritaire par les instances chargées de la mise en place de l’agroécologie.
Une preuve de ce manque de respect par la distribution ? Carrefour, en France, communique déjà sur l’agroécologie, mais en y introduisant volontairement la confusion. http://www.forumphyto.fr/2016/05/24/carrefour-et-ses-fraises-sans-pesticides-mensonge-par-omission-et-faute-morale/?utm_medium=social&utm_source=linkedin Contrairement à ce que Carrefour prétend, l’agroécologie accepte l’utilisation des pesticides de synthèse, mais en les utilisant selon les méthodes de la protection raisonnée, dont je vous reparlerai dans un futur chapitre.

Photo: http://www.ouestlyonnais.fr/photo/art/grande/6668498-10188808.jpg?v=1402493857

Favoriser une agriculture diversifiée, ouverte, non dogmatique ni idéologique, plurielle pour utiliser un mot à la mode, est le meilleur moyen de faire accepter l’agroécologie par l’ensemble de la société. Pour ce faire, la société civile toute entière doit être informée et sensibilisée aux enjeux, et aux aspects positifs et négatifs, de chaque type d’agriculture.
Rien n’est parfait, toutes les méthodes de production ont des avantages et des défauts. Soyons honnêtes sur ce point crucial. Ici encore, c’est une question de respect.
Les résultats de ce grand mouvement n’en seront que meilleurs.


Il est impératif d’intégrer au projet de développement de l’agroécologie, un important volet de fonctionnement économique, politique et social.
C’est la seule manière d’en faire un authentique projet de société.

79- Agroecology -2- Respect

 AGROECOLOGY - RESPECT

The word ecology was coined in 1866 by Ernst Haeckel, a German biologist of Darwinist current. In a book entitled General morphology of organisms, he defined the term as "the science that studies the interrelationships of the various living beings among themselves and with the surrounding world, that is to say, in a broad sense, the science of the conditions of existence ".

So, the first thing to remember about this definition is that ecology is primarily a science. More recently, the word has been deviated from its meaning to make an ideology and a political movement.
The term has evolved into everything related to the environment, integrating, unlike what Haeckel thought, an opposition between human activities and Nature, as if human being doesn't belong to Nature.
The word ecology was diverted from its meaning for political purposes. But this is another story...

Obviously agroecology specializes this definition around agricultural activities and production of food and raw materials of agricultural origin.
Agroecology is not a science but rather a philosophy, a concept that seeks to make the needs and demands of agriculture, consistent with the goal of sustainability and respect for the environment. But it also seeks to integrate agriculture in the rural civil society in order to enhance the capacity of sustainable rural development.

Picture:  http://crdp.ac-amiens.fr/idp/hirson-environ-02-bocage-idfidp/

Some have made environmental protection a crusade for which agriculture is a priority target. Organic farming has become for them the only acceptable path. Nevertheless it is very far from being as friendly for environment and health as they are struggling to make us believe.
Wanting to make from a dogma a production method, are encountered necessarily serious difficulties and even dead ends. However, thanks to a very aggressive and dynamic communication, this dogma has managed to make itself unavoidable, into making believe that offers solutions to all problems. On one hand, this is not true, and secondly, many of these solutions are very aggressive to health or the environment (indiscriminate use of copper, heavy metal harmful to health and soil, neem oil well known as endocrine disruptor, natural pyrethrum very toxic for aquatic wildlife, among many other pesticides used in organic agriculture).
It will be difficult to go back on this falsified perception, because we left the field open to figures become public, great communicators, populist among the best, who made from certain vision, questionable to say the least, of agriculture and environment, their battle cry and above all, their main source of income. This is the case, for example, of Vani Hari (Food Babe) or Claude Bourguignon, among many others.
Agroecology goes far in their direction, it goes even beyond, leaving them as a kind of rearguard fighters, and it deprives them any reason to exist. It is therefore likely that, despite all passed and future progress, they will continue to use the same arguments, denying the real benefits of the positive developments, to continue to justify their struggle, become obsolete.

The respect.
I choose to continue this series with this aspect which does not appear in the articles or files relating agroecology, but is, in my opinion, absolutely fundamental.

If we talk about agroecology and respect, we inevitably think of the welfare of animals, in respect of plants, preservation of biodiversity and environment, soil conservation, precautions regarding water pollution risks, water savings, and so on.
It’s true that all this must be taken into account, there is no doubt it is even the basis of the concept.

Yet, limit the concept to that, with the the idea of ​​making a large project for the society, as it is the case in France, it's just make an additional tool for regulation, limitation and control. If this is the case, then it will have to be imposed by force, on the base of reprimands and penalties, so, basically, it will be very difficult to be accepted.
However, if we consider Haeckel's definition of ecology, and if we consider agriculture as a productive activity for food and raw materials used in most human activities, then we must see agroecology as a true project for the whole society.

Agroecology carries in it an immense consistency, a logic and an efficiency, that even before appropriate laws were established, well over half of French farmers have already implemented specific actions.

Picture: http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbiodiv/content/medias/images/normal/Alimd1_20.jpg

But to make of agroecology an authentic project for the society, the concept of respect must be instilled in all direct or indirect actors, in a modern society that is sorely lacking of it.

We all agree that the farmer has to play a leading role, but all actors in society have a part to play there. I'm referring to the fact that we are speaking of production and environment, so it is imperative to include gardens, balconies, recycling, food waste, and so on.
When the government of a country, as is currently the case in France, puts agroecology to the rank of national purpose, then this issue becomes a societal goal. Although the approach, at least currently, is voluntary, agroecology concerns the whole society.
Each level of society has rights, but also duties, and among these duties, there is a duty of respect.
Respect for plants, animals, people, balances, environment, soil, water, suppliers, consumers, and not forgetting, respect for producers, artisans, industrialists and farmers.

When I speak of respect for consumers, suppliers or farmers, I refer to a lot of little things, and in particular:
-       The respect in television programs that too often present farmers as monsters poisoners and polluters, suppliers as exploiters, and consumers as victims. Freedom of the press and freedom of expression were transformed into freedom from oppression. Because even the public channels have launched in this so dangerous and unfair play. Is it tolerable in one of the founder countries, and rightly proud of it, of modern democracies? Is this acceptable in a country that proudly displays its motto, Liberty, Equality, Fraternity, but which only the first one seems to have found favor, equality and fraternity have been thrown for a long time into the political oblivion?
-       The respect in pricing policies. How do you want that everyone is involved in a social project if each one of its active members feels victim of the system? Consumers are largely operated by aberrant pricing policy and a carefully organized disinformation, producers are underpaid by a system that values more the administration and intermediates, that producers who realize the hardest working and take most risks.

These are certainly the most serious points, which give as result that 14% of French farmers are willing to leave their activity within one year (http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2016/04/20/97002-20160420FILWWW00193-france-14-des-agriculteurs-prets-a-abandonner-dans-l-annee.php), and that farmers are among the populations the most affected by suicide (http://www.bfmtv.com/societe/le-tabou-du-suicide-des-agriculteurs-954464.html).
Financial difficulties, loneliness, fatigue, feeling of being bad considered, are daily realities for many farmers, and come primarily from a social system that no longer recognizes the value of production.
Laborer, artisan, farmer, became jobs to avoid, to the benefit of the communication, computing, health, control, selling and others, all lucrative, none productive.
But who makes all products to be sold?
Who manufactures?
Who grows?
Who builds?

Such a project of society has no chance of success if it is not accompanied by a policy of training / information targeted on a rehabilitation of local jobs and on a clear and transparent information of the reality of things, without ideology or dogmatism.

Ideology and dogmatism, often block the most respectful solutions to each problem. This is especially true in agriculture.
Somehow, we must seek a return to the philosophy of the hunter-gatherer, but in a modern, productive and respectful way of use of nature.
Try to understand. It does not mean to go hunting for food, it was fine when the Earth was inhabited by 500,000 people, all living in the countryside ...
The situation has changed a little bit. We are barely 15,000 times more numerous, and the greater part of the population does not know what countryside is, or is afraid, or even feels disgust.
Yet the philosophy of the hunter-gatherer is good, and at least some aspects are transferable. Especially the respect. Again. The hunter-gatherer collected only what he immediately needed, to preserve the resource and to be able to use it longer.

Picture: http://static.skynetblogs.be/media/132777/busmen.jpg

This way of life still exists, especially among some African or South American people, in remote areas, with very low population density.
Our modern economical system produces a large amount of food or raw materials that are destroyed as non-compliant. This is a total lack of respect for nature and for those who produce them.

It is imperative to protect crops against bioaggressors (pests and diseases). It is also a question of sustainability. The more we will be able to produce on each hectare of cultivated land, the less hectares will be needed to feed the population. It's a question of balance, and also an environmental issue.
Associate environmental protection with the fight against agricultural productivity, is a big mistake and a populism effect of very low level. This is quite the opposite, actually. Protecting the environment and biodiversity can only come through a maximum limitation of land devoted to agriculture, so a maximum limitation of its negative impact.
Or we must admit that the world population is too large and must kill many people.
¿Are there any volunteers?

All this does not mean that we must produce no matter how. Agriculture must learn to produce much, by making the most of available resources, without depleting them. This is the big bet of agroecology.
It is a thousand times better to use a synthetic respectful product, than an aggressive natural product. If one is able to accept that principle, which prefers qualities instead of origin, then we approach the philosophy of agroecology.

Someone someday will have to understand that agriculture is only a link in the food and economic chain.
But if the link breaks, the whole chain is dislocated.
Farmers, artisans and local industrials must be able to live with dignity from their work. It is a matter of long-term vision.
If they don't succeed, they will stop their activity, or they will delocalize, as we can see every day in the rich countries.
Yet the same consumer goods will continue to be available, but from third countries, where environmental, social, health or political policies don't necessarily reach the same level.
Is this acceptable?
The ostrich policy has never led to anything good. Those who currently look the other way, not to see this reality, are the major responsible for the economic, social, health and environmental catastrophes to come.

But agroecology should also cover the distribution. Currently it is the central link, which directs and determines the present and the future of the production and consumption of goods.
But the distribution companies are exclusively focused on the release of comfortable financial results to satisfy their shareholders. The desires and needs of the two extremes, the producer and the consumer, are analyzed as to derive maximum benefit.
This absolute lack of respect must be targeted as a priority by the authorities responsible for the implementation of agroecology.
An evidence of this lack of respect for distribution? Carrefour, in France, already communicates on agroecology, but by voluntarily introducing confusion. http://www.forumphyto.fr/2016/05/24/carrefour-et-ses-fraises-sans-pesticides-mensonge-par-omission-et-faute-morale/?utm_medium=social&utm_source=linkedin  Contrary to claims of Carrefour, agroecology supports the use of synthetic pesticides, but using the methods of Integrated Pest Management, which I will talk in a future post.

Picture: http://www.ouestlyonnais.fr/photo/art/grande/6668498-10188808.jpg?v=1402493857

Promote a diversified agriculture, open, not dogmatic or ideological, plural to use a fashionable word, is the best way to ensure that the entire society accept agroecology. To do this, the whole of civil society must be informed and aware of the issues, and the positive and negative aspects of each type of farming.
Nothing is perfect, all farming methods have advantages and defects. Let's be honest on this crucial point. Here, one more time, it’s a question of respect.
The results of this great movement will be even better.


It is imperative to integrate to the project of agroecology development, an important part of economic, political and social operation.
This is the only way to make a real societal project.

79- Agroecología -2- El respeto

AGROECOLOGIA – EL RESPETO

La palabra ecología fue inventada en 1866 por Ernst Haeckel, un biólogo alemán de la corriente darwinista. En un libro titulado Morfología general de los organismos, definía este término como “la ciencia que estudia las interrelaciones de los diferentes seres vivos entre sí y con su entorno, es decir, en sentido amplio, la ciencia de la condiciones de existencia”.

La primera cosa que puede ser recordada de esta definición, es que la ecología es ante todo, una ciencia. Más recientemente, esta palabra ha sido desviada de su sentido para convertirla en una ideología, y luego en un movimiento político. El término evoluciono hacia todo lo que se refiere al medioambiente, integrando, al contrario de lo que pensaba Haeckel, una oposición entre las actividades humanas y la Naturaleza, como si los humanos no formaran parte de ella.
El término ecología ha sido desviado de su sentido por necesidades políticas. Pero es otro tema…

Es evidente que la agroecología especializa la definición entorno a las actividades agrícolas y a la producción de alimentos y de las materias primas de origen agrícola.
La agroecología no es una ciencia, pero más bien una filosofía, un concepto, que busca compatibilizar las necesidades y exigencias de la agricultura con el objetivo de sostenibilidad y el respecto al medio ambiente. También pretende integrar la agricultura en la sociedad civil y rural, para incrementar su capacidad de desarrollo rural sostenible.

Foto: http://crdp.ac-amiens.fr/idp/hirson-environ-02-bocage-idfidp/.

Algunos han hecho de la protección del medioambiente una cruzada, con la agricultura como objetivo prioritario. La agricultura ecológica se ha convertido, para ellos, en la única vía aceptable. Sin embargo, no es, ni mucho menos, tan respetuosa con el medioambiente como pretenden hacerlo creer.
De querer hacer de un dogma un método de producción, se encuentra uno con serias dificultades, o incluso con callejones sin salida. Sin embargo, gracias a una comunicación muy agresiva y dinámica, este dogma ha conseguido convertirse en una opción importante, haciendo creer que propone soluciones a todos los problemas. Por una parte, no es verdad, y por otra parte, un gran número de esas soluciones son muy agresivas para la salud o el medio ambiente (uso descontrolado del cobre, metal pesado peligroso para la salud y para los suelos, aceite de neem perturbador endocrino conocido, pelitre natural muy tóxico para la fauna acuática, entre muchos otros plaguicidas utilizados en agricultura ecológica).
Será difícil volver atrás en esta percepción falseada, ya que se ha dejado campo libre a personas que se han convertido en personajes públicos, grandes comunicantes, populistas entre los mejores, que han hecho de su visión, por lo menos cuestionable, de la agricultura y del medioambiente, su razón de existir, y sobre todo, su principal fuente de ingresos. Es el caso, por ejemplo, de Vani Hari (Food Babe), o de Claude Bourguignon, entre otros muchos.
La agroecología va mucho en la misma dirección, incluso va mucho más allá, dejándolos de alguna manera como combatientes de la reta-guardia, y les quita su razón de existir. En consecuencia, es probable que, a pesar de todos los progresos realizados y por venir, seguirán avanzando con los mismos argumentos, negando los beneficios reales de las evoluciones positivas, con el fin de seguir justificando su lucha, ya obsoleta.

El respeto
Elijo seguir con esta serie por este aspecto que no aparece en los artículos o informes sobre agroecología, pero que, en mi opinión, es absolutamente fundamental.

Cuando hablamos de agroecología y de respeto, pensamos enseguida al bienestar animal, al respeto por las plantas, a la conservación de la biodiversidad y del medioambiente, a la conservación de los suelos, a las precauciones para evitar los riesgos de contaminación de aguas, al ahorro de agua, etc.
Es cierto, todos esos aspectos deben ser considerados, sin lugar a dudas, incluso es la base del concepto.

Sin embargo, limitarlo a esto, con la idea  de montar un amplio proyecto de sociedad, como es el caso en Francia, solo es inventar una herramienta más de regulación, de limitación y de control. Si es el caso, habrá que imponerlo a la fuerza, a base de reprimendas y de penalizaciones, con lo que será muy difícil que cuaje.
A la inversa, si se considera la definición de Haeckel de la ecología, y si se considera la agricultura como una actividad productora de alimentos y de materias primas usadas en la mayoría de las actividades humanas, pues se debe ver la agroecología como un verdadero proyecto para el conjunto de la sociedad.

La agroecología lleva en sí una inmensa coherencia, una lógica y una efectividad que hace que, incluso antes que legislaciones adecuadas hayan sido establecidas, mucho más de la mitad de los agricultores franceses ya ha implantado acciones específicas. http://www.campagnesetenvironnement.fr/les-agriculteurs-de-plus-en-plus-engag-s-dans-8266.html

Foto: http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbiodiv/?pid=decouv_chapC_p4_d1&zoom_id=zoom_d1_6

Pero para hacer de la agroecología un auténtico proyecto de sociedad, la noción de respeto debe enseñada a todos, actores directos o indirectos, en una sociedad moderna a la que le falta muchísimo.

Estamos de acuerdo que el agricultor debe tener un papel central, pero todos los actores de la sociedad tienen una parte que asumir. Hago aquí referencia al hecho que hablamos de producción y de medioambiente, con lo que es imprescindible incluir jardines, terrazas, reciclaje, desperdicio de alimentos, etc.
Cuando el gobierno de un país, como es el caso en Francia en la actualidad, pone la agroecología en el sitio de objetivo nacional, pues este tema se convierte en objetivo societal. Aunque en la actualidad es una acción voluntaria, la agroecología que concierne el conjunto de la sociedad.
Cada escalón de la sociedad tiene derechos, pero también deberes, y entre los deberes, se encuentra el deber de respeto.
Respeto a la plantas, los animales, las personas, los equilibrios, el medioambiente, los suelos, el agua, los proveedores, los consumidores, y sin olvidar el respeto a los productores, artesanos industriales y agricultores.

Cuando hablo de respeto, a propósito de consumidores, proveedores o agricultores, hago referencia a muchas pequeñas cosas como, y especialmente:
-       Respetarlos en los programas de televisión que tienden muy a menudo a presentar los agricultores como monstruos contaminadores envenenadores, los proveedores como explotadores y los consumidores como víctimas. La libertad de prensa y la libertad de expresión se han convertido en libertad de opresión. Porque incluso los canales públicos se han lanzado en este juego muy peligroso e injusto. ¿Se puede tolerar en un país democrático y orgulloso de serlo, con razón, y en el caso de Francia, en uno de los países fundadores de las democracias modernas? ¿Es aceptable en un país cuyo lema esta estampado por todos lados Libertad, Igualdad, Fraternidad, pero del que solo el primero existe, la igualdad y la fraternidad han sido tiradas en las mazmorras de la política?
-       Respetarlos en las políticas de precios. ¿Cómo se pretende implicar a todo el mundo en un proyecto societal, si cada uno de sus miembros activos se siente víctima del sistema? Los consumidores son ampliamente explotados por una política de precios aberrante y una desinformación cuidadosamente organizada, los productores están muy mal pagados por un sistema que valora más la administración y los intermediarios, que los productores que asumen el trabajo el más difícil y la mayoría de los riesgos.

Son seguramente los puntos más graves que dan como resultado que 14% de los agricultores franceses están dispuestos a abandonar su actividad en el año (ver artículo en francés http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2016/04/20/97002-20160420FILWWW00193-france-14-des-agriculteurs-prets-a-abandonner-dans-l-annee.php), y que los agricultores son una de las poblaciones más afectadas por el suicidio (otro artículo en francés http://www.bfmtv.com/societe/le-tabou-du-suicide-des-agriculteurs-954464.html).
Dificultades financieras, soledad, cansancio, sentimiento de ser mal considerado, son realidades diarias para muchos agricultores, y proceden más que nada de un sistema social que ha dejado de valorar la producción.
Obrero, artesano, agricultor, se han convertido en actividades a evitar, al revés de la comunicación, la informática, la salud, el control, la venta y otros, todos lucrativos, ninguno productivo.
¿Pero quién hace los productos que se venden?
¿Quién fabrica?
¿Quién cultiva?
¿Quién construye?

Este proyecto no tiene ninguna posibilidad de éxito si no se acompaña con una política de formación/información enfocada hacia una rehabilitación de los oficios locales y sobre una información clara y transparente de la realidad de las cosas, sin ideología ni dogmatismo.

La ideología y el dogmatismo bloquean a menudo las soluciones más respetuosas para resolver cada problema. Es especialmente real en agricultura.

En cierto modo, debemos intentar volver a la filosofía del cazador-recogedor, pero en un modo moderno, productivo y respetuoso en su aprovechamiento de la naturaleza.
A ver si me entiendes. No se trata de ir de cacería para alimentarse, eso era la situación de una Tierra poblada con 500.000 habitantes, que vivían todos en el campo…
La situación ha cambiado un poco. Somos tan solo 15.000 veces más numerosos, y la gran mayoría de la población no sabe lo que es el campo, incluso le da miedo, o le da asco.
Sin embargo, la filosofía del cazador-recogedor tiene aspectos muy buenos, y al menos algunos son adaptables. Especialmente el respeto. Ahí estamos. El cazador-recogedor solo extraía lo que necesitaba de manera inmediata, para preservar el recurso y poder seguir aprovechándolo.

Foto: http://static.skynetblogs.be/media/132777/busmen.jpg

Este modo de vida sigue existiendo entre determinadas poblaciones de África o de Sudamérica especialmente, en zonas aisladas, de muy baja densidad poblacional.
Nuestro sistema económico moderno produce una gran cantidad de alimentos y materias primas que son destruidas por ser no conformes. Es una falta de respeto total hacia la Naturaleza y hacia los que los producen.

Es imperativo proteger los cultivos contra los bioagresores (enfermedades y plagas). Es también una cuestión de sostenibilidad. Cuanto más seremos capaces de producir en cada hectárea de tierra cultivada, menos hectáreas serán necesarias para alimentar la población. Es una cuestión de equilibrio, y también una cuestión medioambiental.
Relacionar la protección del medioambiente con la lucha contra la productividad agrícola es un enorme error y un efecto de populismo de muy bajo nivel. En realidad es todo lo contrario. La protección del medioambiente y de la biodiversidad pasa obligatoriamente por una limitación máxima de las superficies dedicadas a la agricultura, y por consecuencia una limitación máxima de su impacto negativo.
O tendremos que admitir que la población mundial es demasiado numerosa, y que hay que matar a mucha gente.
¿Quién es voluntario?

Todo esto no significa que hay que producir de cualquier manera. La agricultura debe aprender a producir mucho aprovechando al máximo los recursos disponibles, sin agotarlos. Es la gran apuesta de la agroecología.
Vale mil veces mejor un producto sintético respetuoso que un producto natural agresivo. Si somos capaces de aceptar este principio, que prefiere las cualidades al origen, entonces nos acercaremos de la filosofía de la agroecología.

Alguien, algún día, tendrá que entender que la agricultura solo es un eslabón de la cadena alimentaria y económica.
Pero si este eslabón se rompe, es toda la cadena que se disloca.
Los agricultores, así como los artesanos y los industriales locales deben poder vivir dignamente de su trabajo. Es una simple cuestión de visión a largo plazo.
Si no lo consiguen, dejaran su actividad, o la deslocalizarán,  tal como lo observamos a diario en los países ricos.
Sin embargo, los mismos bienes de consumo seguirán estando disponibles, pero procedentes de países terceros, cuyas normas medioambientales, sociales, sanitarias o políticas no siempre llegan al mismo nivel de exigencia.
¿Es aceptable?
La política de la avestruz (esconder la cabeza en la arena para no ver el peligro), nunca ha llevado a nada bueno. Los que en la actualidad se tapan la cara para no ver esta realidad, son los grandes responsables de los futuros desastres económicos, sociales, sanitarios y medioambientales.

Pero la agroecología también debe afectar a la distribución. Actualmente, es el eslabón central, que dirige y decide del presente y del futuro de la producción y del consumo de los bienes.
Pero les empresas de distribución están exclusivamente orientadas hacia la producción de resultados financieros confortables para satisfacer a sus accionarios. Las ganas y necesidades de los dos extremos, el productor y el consumidor, se analizan solo para sacar de ellos el máximo beneficio.
Esta falta total de respeto debe ser una de las prioridades para los órganos encargados de la implantación de la agroecología.
¿Una prueba de esta falta de respeto por parte de la distribución? Carrefour, en Francia, ya comunica sobre la agroecología, pero introduciendo voluntariamente confusión. http://www.forumphyto.fr/2016/05/24/carrefour-et-ses-fraises-sans-pesticides-mensonge-par-omission-et-faute-morale/?utm_medium=social&utm_source=linkedin
Al revés de lo que Carrefour pretende, la agroecología acepta el uso de plaguicidas de síntesis, pero usándolos según los principios de la protección integrada, de la que hablaré en un futuro capitulo.

Foto: http://www.ouestlyonnais.fr/photo/art/grande/6668498-10188808.jpg?v=1402493857

Favorecer una agricultura diversificada, abierta, no dogmática ni ideológica, plural para usar una palabra de moda, es la mejor manera de hacer aceptar la agroecología por el conjunto de la sociedad. Para hacerlo, la sociedad civil entera debe ser informada y sensibilizada a los desafíos, y a los aspectos positivos y negativos, de cada tipo de agricultura.
Nada es perfecto, todos los métodos de producción tienen ventajas e inconvenientes.
Seamos honestos sobre este punto crucial. Aquí otra vez, es una cuestión de respeto.
Los resultados de este gran movimiento serán aún mejores.


Es imperativo integrar al proyecto de desarrollo de la agroecología una importante vertiente de funcionamiento económico, político y social.
Es la única manera de convertirlo en un verdadero proyecto societal.

dimanche 15 mai 2016

78- Intemperies -9- La lluvia

INTEMPERIES – LA LLUVIA

¿Otra vez las intemperies? Estarás pensando que no paro de quejarme.
Pero si te acuerdas, en mi último artículo, terminaba diciendo que la acumulación de anomalías climáticas hacía del año 2016 un año excepcional.
Una vez más lo confirmo.

“Nunca llueve a gusto de todos” que se puede interpretar en un sentido abstracto. Pero en agricultura, es una verdad muy concreta.

La lluvia permite llenar el suelo de un agua que será benéfica a los cultivos y a las plantas en general, puede provocar la germinación de las siembras, si es abundante alimenta a las reservas superficiales (embalses, lagos y marismas) y subterráneas (acuíferos), es indispensables a la vida con lo que, en sí misma, es benéfica.
También permite a los cultivos de secano producir mejor y más, o incluso, como es el caso aquí, en Andalucía, simplemente sobrevivir.
Aquí, una región semidesértica, que prospera gracias a las numerosas reservas artificiales, el invierno muy seco había afectado seriamente al stock de agua embalsada. Este episodio lluvioso inusual en este periodo ha sido suficiente para embalsar casi un año de reserva de agua.

Sin embargo, según las circunstancias, la lluvia se puede convertir en un auténtico problema. No hablo de vacaciones estropeadas o de los problemas del Rocío, en las marismas de Doñana, en la desembocadura del río Guadalquivir.

Sigo hablando de agricultura.
Obviamente pensamos en inundaciones.
Por ejemplo, en cereales a punto de madurez, muy cerca ya de ser cosechadas, los daños pueden ser muy serios y reducir mucho la cosecha.
En patata, la sensibilidad a determinados hongos como el mildiú puede provocar daños desastrosos.
En mi caso, es la cosecha de los melocotones y de las nectarinas que sufre con las lluvias.


Salimos de un periodo lluvioso totalmente anormal aquí para un mes de Mayo.
En 10 días, hemos acumulado 150 litros de lluvia por m2, en todo el centro de nuestra época de máxima cosecha. Esta cantidad representa un record, al menos en los 50 últimos años, tanto por cantidad que por duración del episodio.
¡Qué felicidad! Lluvia a mares todos los días, y problemas gigantes.
-       Fruta cosechada mojada, bajo lluvia, en el barro,
-       Caída de los niveles de azúcar de 2 puntos o más, por culpa de la lluvia, de la falta de luz (una vez más) y de la fuerte caída de temperaturas,
-       Desarrollo de podredumbres en el campo, pero también y sobre todo en destino, con los litigios comerciales que provoca,



-       Pérdida de firmeza fuera de control, mancha de la gota de agua (ver mi artículo sobre este tema https://culturagriculture.blogspot.com.es/2014/05/19-intemperies-2-la-gota-de-agua.html), enorme aumento la cantidad de frutas no comercializables, y obligación de tirarlas en el campo para evitar saturar los circuitos de reciclado con frutas cuya conservación es casi imposible.


Porque un día o dos de lluvia durante la cosecha, es habitual. Pero diez se convierten en una lucha pérdida.
¡¡¡Y pensar que hacemos muchos esfuerzos para tratar de reducir el desperdicio de alimentos!!!

Y no me quejo mucho. Por lo menos, hemos escapado, por poco, del granizo, lo que no ha sido el caso de nuestros vecinos, entre los cuales algunos han sido afectados varias veces este año.

Aprovecho la ocasión para darle las gracias al personal de recolección, y decirle mi admiración. Ha soportado condiciones realmente difíciles, todos los días durante 10 días, sin protestar, realizando un trabajo de una gran calidad, dadas las circunstancias. Casi nadie ha faltado (estamos hablando de 600 personas), excepto algunos protestones habituales.
Total, gracias a sus esfuerzos, hemos podido recolectar de una manera casi normal.


 Tengo que indicar, para los que no lo saben, que el melocotón (y la nectarina) es una fruta que no espera. Cuando su punto de madurez óptima esta alcanzado, hay que cogerlo enseguida, sino se pierde.
La mayoría de las variedades de manzana, ciruela o cítricos, por ejemplo, pueden esperar unos días si las condiciones son malas. El melocotón no, al igual que la fresa o la cereza, por ejemplo.

Salimos justo de este episodio de lluvia. Queda saber cómo las plantas y las frutas van a reaccionar al cambio de tiempo, especialmente si el calor regresa de manera brusca. Los suelos están sobrados de agua y las plantas necesitan cierto tiempo para evacuarla. El riesgo de asfixia radicular es elevado.
Podríamos encontrarnos frente a problemas de rotura de huesos, de madurez acelerada, de firmeza de carne, de podredumbres rápidas, de fisuras epidérmicas.
Total, es posible que las consecuencias sean aún más graves.

Los próximos días serán decisivos.