lundi 24 avril 2017

104- Naturel vs synthétique -4- De la production des pyréthrines naturelles

NATUREL VS SYNTHÉTIQUE – DE LA PRODUCTION DES PYRÉTHRINES NATURELLES

A la suite de mon précédent article de cette série sur les pyréthrines et les pyréthroïdes (https://culturagriculture.blogspot.com.es/2017/04/101-naturel-vs-synthetique-3.html), j’ai reçu une question, le 5 avril, sur la version française « Bonjour, pour produire des pyréthrines naturelles, il convient de cultiver des fleurs de pyrèthres. De plus en plus de pyrèthres, puisqu'il y a de plus en plus d'agriculture biologique. Savez-vous si la culture de ces fleurs de pyrèthres se fait en agriculture biologique ? »
Ma réponse a été « Je n'ose même pas penser que des champs de pyrèthre destinés à la fabrication de pesticides bio puissent être cultivés avec des pesticides de synthèse. Mais, y a-t-il un contrôle? Je n'en sais rien. »


Mais Wackes Seppi, connu des milieux agricoles francophones pour son blog (http://seppi.over-blog.com/) abondamment fourni et critique, me passe un lien en français (https://erwanseznec.wordpress.com/2016/10/12/comment-le-bio-externalise-les-pesticides-conventionnels-chez-les-pauvres-121016/), accompagné du commentaire « Vous allez tomber sur le cul ! »

Et je suis tombé sur le cul !!!

Erwan Seznec est un journaliste indépendant français, connu sur ses prises de position critiques, allant souvent à l’encontre de la bien-pensance sociale et du politiquement correct.
Au mois d’octobre 2016, il publiait sur son blog l’article suivant, que je reproduis en intégralité, comme d’habitude.


« Comment le bio externalise les pesticides conventionnels chez les pauvres - 12/10/16

La marée des articles annonçant la disparition des pesticides dans les jardins particuliers à l’horizon 2019 a opportunément recouvert deux écueils conceptuels un peu gênants. Le premier, développé dans  l‘enquête sur les pesticides bio parue dans Que Choisir, est que les pesticides bio, qui resteront autorisés, ne sont pas tout à fait sans inconvénient. Par ailleurs, ces  pesticides bios ne suppriment pas l’emploi de phytosanitaires conventionnels. Dans le cas de la pyréthrine, ils l’externalisent en Afrique de l’est et en Papouasie Nouvelle-Guinée.

Les pyréthrines sont des insecticides produits à partir de fleurs de pyrèthres de Dalmatie et de chrysanthèmes. On les retrouve dans des dizaines de préparation homologuées en agriculture biologique.

Les fleurs en question, bien entendu, doivent être cultivées quelque part. En l’occurrence, c’est en Tanzanie (60% de la production mondiale), en Papouasie Nouvelle-Guinée et au Kenya. On apprend dans ce document kenyan qu’il faut 52.000 plants pour obtenir 25kg de poudre. Ici, on découvre que le pyrèthre, sans surprise, est attaqué par des ravageurs et des champignons.

Et dans cette étude australienne fort détaillée (1), le lecteur perspicace trouve confirmation de ce que le bon sens lui suggérait peut-être déjà. Pour traiter ces cultures non-alimentaires, les Tanzaniens et les Néo-Guinéens n’ont aucune raison d’utiliser des pesticides bio, plus coûteux. Ils emploient l’arsenal conventionnel.


« Dans les cultures de pyrèthre en Afrique de l’est et en Papouasie Nouvelle Guinée », écrivent les chercheurs australiens et américains, « les fongicides efficaces contre l’ascochytose du chrysanthème (ray blight, ndlr) comprennent l’éthylène-bis-dithiocarbamates, le captan, le bénomyl, le chlorothalonil et le dichloronaphthoquinone ». Par ailleurs, « une panoplie d’autres produits appartenant au groupe des inhibiteurs de la déméthylation, incluant le difénoconazole, ont prouvé leur efficacité », à condition de procéder à « plusieurs applications de ces fongicides ».

Le difénoconazole est à peu près tout ce que proscrit l’agriculture bio : toxique pour les mammifères, pour les milieux aquatiques, et persistant avec une demi-vie de 1600 jours dans certaines conditions. C’est page 5 de l’étude (1).

Dans les deux ans qui ont suivi les tests d’efficacité, se félicitent les chercheurs, « 90% des producteurs de pyrèthres en Tanzanie » ont adopté le programme fongicide. Les auteurs australiens sont de l’université de Tasmanie, où le pyrèthre est également cultivé. On peut penser qu’ils ont de bonnes informations sur l’Afrique. MGK, le leader australien du secteur, a des exploitations en Tanzanie.

En 2010, des chercheurs allemands avaient relevé le paradoxe. Le Kenya produit des fleurs séchées de pyrèthre, mais « 95% de la pyréthrine brute est exportée vers des pays développés plus soucieux de l’environnement, où elle est vendue à prix premium, laissant le Kenya importer des pesticides de synthèse meilleur marché » (2).

Le cas kenyan laisse penser que la culture du pyrèthre n’est pas une mince affaire. De 70% du marché mondial au début des années 2000, sa production est tombée à moins de 5% dix ans plus tard, pour cause d’irrégularités dans les rendements. L’agriculture est un métier passionnant mais difficile.

Erwan Seznec

PS : les termes techniques ont été traduits à partir du site http://www.btb.termiumplus.gc.ca. Je remercie par avance les lecteurs qui me signaleraient des erreurs.

1) Diseases of Pyrethrum in Tasmania: Challenges and Prospects for Management. http://apsjournals.apsnet.org/doi/pdf/10.1094/PDIS-92-9-1260

2) « Incidentally, Kenya is the leading producer of a natural pesticide, pyrethrin, which is a broad-spectrum insecticide made from dried flowers of pyrethrum (Chrysanthemum cinerariaefolium). However, 95% of the crude pyrethrin is exported to more environmentally conscious developed countries, where it earns a premium price, leaving Kenya to import the cheaper toxic synthetic pesticides ».  Potential environmental impacts of pesticides use in the vegetable sub-sector in Kenya. »



J’ajoute, car ça me parait important, que le document australien explique aussi, en page 2, que pour une culture de pyrèthre performante, l’usage des herbicides est nécessaire, ainsi que l’irrigation intensive par aspersion accompagnée de l’utilisation de fertilisants. On y apprend enfin que la récolte des fleurs est mécanique.
Tous ces critères sont a priori contraires à la philosophie de l’agriculture biologique.


Ma surprise fut telle que je décidai de chercher un peu plus. Et je suis tombé sur un document kenyan, de HighChem Agriculture, une entreprise de conseil et d’accompagnement des producteurs de pyrèthre, qui vend aussi les semences et les productions obtenues. Ce document explique les grandes étapes de la culture (http://www.highchemagriculture.co.ke/en/pyrethrum-farming.php) et on y apprend que le contrôle des ravageurs se fait sur la base de 3 insecticides de synthèse, le carbaryl (un carbamate interdit en Europe depuis 2006), le dioxathion (un organophosphoré interdit en Europe depuis 2002) et, ô surprise, l’alphacypermethrine, un pyrethroïde de synthèse.
Et tout ça pour produire une pyréthrine naturelle, autorisée en agriculture biologique ?

Voilà, voilà.
Que doit-on en penser ?
Ce que je vous ai déjà dit à plusieurs reprises : le bio est avant tout un marché juteux, pour lequel tout est permis, en particulier de tromper allègrement le consommateur, mais aussi l’agriculteur (qui, dans ce cas, achète des pyréthrines naturelles en toute bonne foi, sans savoir qu’il se fait rouler).
Ce marché est avant tout développé dans les pays les plus riches (en particulier en Europe), dans lesquels il est de bon ton, il est même du plus parfait bobo de consommer bio. C’est mieux pour la planète !
Oui, sauf que, d’une part le bio a beaucoup de côtés obscurs qui sont systématiquement passés sous silence, et d’autre part faire du bio en Europe est beaucoup plus facile si les aspects les plus négatifs sont délocalisés à l’autre bout de la planète !

On est encore une fois dans le marketing, dans la communication.
On passe sous silence tous les aspects non-vendeurs, pour ne pas choquer le consommateur. C’est le même problème avec les OGM. On n’en produit presque pas en Europe, mais on en importe par bateaux entiers, produits dans d’autres parties du monde.

Là c’est pareil. Au contraire de ce que croyais, candide et naïf, les pesticides bio ne sont pas produits selon les critères incontournables de l’agriculture biologique.

C’est quand même un comble !!!

Ça ne retire rien au mérite des agriculteurs qui produisent en bio, que ce soit par choix philosophique, ou économique. Mais ils doivent le faire avec un nombre limité d’alternatives face aux problèmes phytosanitaires qu’ils rencontreront de toute manière, et qui les oblige à travailler de manière extrêmement précise car ils ont très peu de marge d’erreur.

Mais ça démontre juste qu’au bout du compte, l’agriculture biologique est une vaste supercherie, qui sert à un certain nombre à s’engraisser sur le dos des agriculteurs et des consommateurs.

Je vous l’ai déjà dit, je le répète une fois de plus, et ce ne sera pas la dernière, l’avenir n’est pas à l’agriculture biologique, il est à la Production Intégrée ou Production Raisonnée (https://culturagriculture.blogspot.com.es/2014/11/32-les-methodes-de-production-4-la.html),  ou plus récemment Agroécologie. Bref, l’usage des pesticides est indispensable pour une agriculture durable, et une production d’aliments plus juste et plus écologique.

Nos politiciens seront-ils assez intelligents, bien conseillés, intègres et courageux pour savoir dire aux lobbies écologistes, aussi bien qu’aux lobbies industriels, que leur place n’est pas dans le débat politique ?

104- Natural vs sintético -4- De la producción de las piretrinas naturales

NATURAL VS SINTÉTICO – DE LA PRODUCCIÓN DE LAS PIRETRINAS NATURALES

Después de mi anterior artículo de esta serie sobre piretrinas y piretroides (https://culturagriculture.blogspot.com.es/2017/04/101-natural-vs-sintetico-3-piretrinas.html), recibí una pregunta, el 5 de abril, en su versión francesa “Buenos días, para producir piretrinas naturales, es conveniente cultivar flores de pelitre. Cada vez más pelitre, ya que hay cada vez más agricultura ecológica. ¿Sabes si el cultivo de esas flores de pelitre se hace en cultivo ecológico?”
Mi respuesta fue “No me atrevo a pensar que los campos de pelitre destinados a la fabricación de pesticidas ecológicos, puedan ser cultivados con pesticidas sintéticos. Pero, ¿hay un control? No lo sé”.


Pero Wackes Seppi, conocido de los círculos agrícolas francófonos por su blog (http://seppi.over-blog.com/) muy abastecido y crítico, me pasa un vínculo en francés (https://erwanseznec.wordpress.com/2016/10/12/comment-le-bio-externalise-les-pesticides-conventionnels-chez-les-pauvres-121016/), acompañado del comentario “¡¡Te vas a caer de culo!!”

¡¡Y me caí de culo!!

Erwan Seznec es un periodista independiente francés, conocido por sus tomas de posición críticas, yendo a menudo en contra de la “bienpensancia” social y del políticamente correcto.
En el mes de octubre de 2016, publicaba en su blog el siguiente artículo, que traduzco en su integralidad, como siempre.


Como la agricultura ecológica externaliza los pesticidas convencionales en los países pobres – 10/10/16

La marea de artículos anunciando la desaparición de los pesticidas en los jardines privados para el 2019 ha, de manera muy oportuna, cubierto dos escollos conceptuales un poco molestos. El primero, explicado en la encuesta sobre los pesticidas ecológicos publicada en Que Choisir [una revista y asociación francesa de defensa del consumidor], es que los pesticidas ecológicos que quedaran autorizados, no son especialmente exentos de inconvenientes. Por otra parte, los pesticidas ecológicos no eliminan el uso de los pesticidas convencionales. En el caso de las piretrinas, lo externalizan en África oriental y en Papuasia Nueva-Guinea.

Las piretrinas son insecticidas producidos a partir de flores de pelitre de Dalmacia y de crisantemos. Se encuentran en decenas de preparados autorizados en agricultura ecológica.

Las flores en cuestión, por supuesto tienen que ser cultivadas en alguna parte. En este caso, es en Tanzania (60% de la producción mundial), en Papuasia Nueva-Guinea y en Kenia. Aprendemos en el documento keniata que hacen falta 52.000 plantas para obtener 25 kg de polvo. Aquí descubrimos que el pelitre, sin sorpresa, soporta ataques de plagas y de hongos.

Y en este estudio australiano muy detallado (1), el lector perspicaz encuentra confirmación de lo que el sentido común le sugería de antemano. Para tratar esos cultivos no-alimenticios, los Tanzanianos y los Neo-Guineanos no tienen ningún motivo para emplear pesticidas ecológicos, más caros. Emplean productos convencionales.


“En los cultivos de pelitre en África oriental y en Papuasia Nueva Guinea”, escriben los investigadores australianos y americanos, “los fungicidas efectivos contra el ascoquitosis del crisantemo (ray blight) incluyen el etileno-bis-ditiocarbamato, el captan, el benomilo, el clortalonil y la dicloronaftoquinona”. Por otra parte, “un abanico de otros productos que pertenecen al grupo de los inhibidores de la demetilación, incluyendo el difenoconazol, han probado su eficacia”, a la condición de proceder a “varias aplicaciones de esos fungicidas”.

El difenoconazol representa todo lo que prohíbe la agricultura ecológica: tóxico para los mamíferos, para los medios acuáticos, y persistente con una semivida de 1600 días en determinadas condiciones. Es en la página 5 del estudio (1).

En los dos años que han seguido los ensayos de eficacia, se alegran los científicos, “90% de los productores de pelitre de Tanzania” han adoptado el programa fungicida. Los autores australianos son de la Universidad de Tasmania, donde también se cultiva el pelitre. Se puede pensar que tienen buenas informaciones sobre África. MGK, el líder australiano del sector, tiene explotaciones en Tanzania.

En 2010, investigadores alemanes habían notado la paradoja. Kenia produce flores secas de pelitre, pero “95% de las piretrinas brutas se exporta hacia países desarrollados más preocupados por el medio ambiente, donde se vende a precio Premium, dejando Kenia importar pesticidas sintéticos más baratos.” (2)

El caso de Kenia deja pensar que el cultivo del pelitre no es sencillo. De 70% del mercado mundial a principios de los años 2000, su producción ha caído a menos del 5% diez años más tarde, por culpa de irregularidades de rendimientos. La agricultura es un trabajo apasionante pero difícil.

Erwan Seznec

(1)  Diseases of Pyrethrum in Tasmania: Challenges and Prospects for Management. http://apsjournals.apsnet.org/doi/pdf/10.1094/PDIS-92-9-1260

(2)  « Incidentally, Kenya is the leading producer of a natural pesticide, pyrethrin, which is a broad-spectrum insecticide made from dried flowers of pyrethrum (Chrysanthemum cinerariaefolium). However, 95% of the crude pyrethrin is exported to more environmentally conscious developed countries, where it earns a premium price, leaving Kenya to import the cheaper toxic synthetic pesticides ».  Potential environmental impacts of pesticides use in the vegetable sub-sector in Kenya. »




Quiero añadir, ya que me parece importante, que el documento australiano explica también, en su página 2, que para un cultivo de pelitre rentable, el uso de herbicidas es necesario, así como el riego intensivo por aspersión acompañado de uso de fertilizantes. Y por fin aprendemos que la cosecha de las flores es mecánica.
Todos esos criterios son a priori contrarios a la filosofía de la agricultura ecológica.


Mi sorpresa fue tal que decidí buscar un poco más. Y encontré un documento de Kenia, de HighChem Agriculture, una empresa de asesoramiento y de acompañamiento de productores de pelitre, que también vende las semillas y las producciones conseguidas. Este documento explica las grandes etapas del cultivo (http://www.highchemagriculture.co.ke/en/pyrethrum-farming.php) y ahí descubrimos que el control de plagas se hace en base a 3 insecticidas de síntesis, carbaril (un carbamato prohibido en Europa desde 2006), dioxathion (un organofosforado prohibido en Europa desde 2002) y, ¡vaya sorpresa! Alfacipermetrina, un piretroide de síntesis.
¿Y eso para producir una piretrina natural, autorizada en agricultura ecológica?

Es lo que hay…
¿Qué podemos pensar?
Lo que ya he dicho en varias ocasiones: lo ecológico as primero un mercado atractivo, en el que todo se admite, especialmente engañar al consumidor, pero también al agricultor (que, en este caso, compra piretrinas naturales con toda su buena fe, sin saber que está siendo engañado).
Este mercado está desarrollado principalmente en los países los más ricos (especialmente en Europa), en los cuales esta de moda, incluso demuestra cierto nivel social consumir productos ecológicos. ¡Es mejor para el planeta!
Si, excepto que, por una parte lo ecológico tiene muchos lados oscuros que se ocultan sistemáticamente, y por otra parte producir ecológico en Europa es mucho más fácil ¡si los aspectos más negativos quedan deslocalizados al otro extremo del planeta!

Una vez más estamos en el marketing, en la comunicación.
Se silencian todos los lados que no venden, para no ahuyentar el consumidor. Es el mismo problema con los OGM. Casi no se producen en Europa, pero se importan por barcos enteros, producidos en otras partes del mundo.

Aquí es lo mismo, al revés de lo creía yo, ingenuo y cándido que soy, los pesticidas ecológicos no se producen según los criterios ineludibles de la agricultura ecológica.

¡¡¡Me parece totalmente increíble!!!

Lo que no quita nada al mérito de los agricultores que producen en ecológico, sea por elección filosófica o económica. Pero deben hacerlo con un número limitado de alternativas frente a los problemas fitosanitarios que tendrán que resolver de todas maneras, y que les obligan a trabajar de manera extremadamente precisa ya que tienen un muy escaso margen de error.

Pero tan solo demuestra que a fin de cuenta la producción ecológica es una gran estafa, que sirve para que algunos se hagan ricos a costa de los agricultores y de los consumidores.

Ya lo he dicho, lo repito una vez más, y no será la última, el porvenir no es a la agricultura ecológica, es a la Producción Integrada (https://culturagriculture.blogspot.com.es/2014/11/32-metodos-de-produccion-4-produccion.html), o más recientemente la agroecología. Total, el empleo de pesticidas es imprescindible para una agricultura sostenible, y para una producción de alimentos más justa y más ecológica.

¿Serán nuestros políticos  lo suficientemente inteligentes, bien asesorados, íntegros y valientes para saber decir a los lobbies ecologistas, al igual que a los lobbies industriales, que su sitio no se encuentra en el debate político?

104- Natural vs synthetic -4- About the production of natural pyrethrins

NATURAL VS SYNTHETIC – ABOUT THE PRODUCTION OF NATURAL PYRETHRINS

Following my previous article in this series on pyrethrins and pyrethroids (https://culturagriculture.blogspot.com.es/2017/04/101-natural-vs-synthetic-3-pyrethrins.html), I received a question, on April 5, on the French version "Hello, to produce natural pyrethrins, it is advisable to grow flowers of pyrethras. More and more pyrethras, since there is more and more organic farming. Do you know if the cultivation of these pyrethrum flowers is done in organic farming? "
My answer was "I dare not even think that pyrethrum fields for the production of organic pesticides can be grown with synthetic pesticides. But, is there any control? I don't know. "


But Wackes Seppi, known to the francophone agricultural community for his blog (http://seppi.over-blog.com/) abundantly provided and critical, gives me a link in French (https://erwanseznec.wordpress.com/2016/10/12/comment-le-bio-externalise-les-pesticides-conventionnels-chez-les-pauvres-121016/), with the comment "You will fall on your ass! "

And I fell on my ass!!!

Erwan Seznec is a freelance French journalist, known for his critical stances, often going against social and political correctness.
In October 2016, he published on his blog the following article, which I reproduce in full, as usual.


"How organic outsources conventional pesticides to poor countries- 12/10/16

The tidal wave of articles announcing the disappearance of pesticides in private gardens by 2019 has opportunely covered two rather inconvenient conceptual pitfalls. The first one, developed in the organic pesticides survey published in Que Choisir [a French review and association of consumers], is that organic pesticides, which will remain allowed, are not really free of inconvenient. Furthermore, these organic pesticides don't eliminate the use of conventional pesticides. In the case of pyrethrin, they outsource it in East Africa and Papua New Guinea.

Pyrethrins are insecticides produced from Dalmatian pyrethrum and chrysanthemums flowers. They are found in dozens of preparations, authorized in organic farming.

The flowers in question, of course, must be grown somewhere. In this case, Tanzania (60% of world production), Papua New Guinea and Kenya. We learn from this Kenyan document that it takes 52,000 plants to obtain 25kg of powder. Here, it is discovered that pyrethrum, unsurprisingly, is attacked by pests and fungi.

And in this very detailed Australian study (1), the perceptive reader finds confirmation of what common sense may already have suggested. To spray these non-food crops, Tanzanians and New Guineans growers have no reason to use organic, more expensive pesticides. They use the conventional arsenal.


"In pyrethrum crops in East Africa and Papua New Guinea," the Australian and American researchers wrote, "fungicides effective against chrysanthemum ascochytosis include ethylene bis-dithiocarbamates, captan, benomyl, chlorothalonil and dichloronaphthoquinone". Moreover, "a range of other products belonging to the group of demethylation inhibitors, including difenoconazole, have proved their efficacy", provided that they have "several applications of these fungicides".

Difenoconazole is almost all that is prohibited by organic agriculture: toxic to mammals, to aquatic environments, and persisting with a half-life of 1600 days under certain conditions. It is page 5 of the study (1).

In the two years after the efficacy tests, researchers praise, "90% of the pyrethrum producers in Tanzania" have adopted the fungicide program. The Australian authors are from the University of Tasmania, where pyrethrum is also grown. One might think they have good information about Africa. MGK, the Australian sector leader, has farms in Tanzania.

In 2010, German researchers pointed out the paradox. Kenya produces dried pyrethrum flowers, but "95% of the raw pyrethrin is exported to more environmentally-conscious developed countries, where it is sold at premium prices, leaving Kenya to import cheaper synthetic pesticides." (2).

The Kenyan case suggests that the cultivation of pyrethrum is not an easy task. From 70% of the world market in the early 2000s, its production fell to less than 5% ten years later, due to irregularities in yields. Agriculture is an exciting but difficult trade.

Erwan Seznec

1) Diseases of Pyrethrum in Tasmania: Challenges and Prospects for Management. http://apsjournals.apsnet.org/doi/pdf/10.1094/PDIS-92-9-1260  

2) « Incidentally, Kenya is the leading producer of a natural pesticide, pyrethrin, which is a broad-spectrum insecticide made from dried flowers of pyrethrum (Chrysanthemum cinerariaefolium). However, 95% of the crude pyrethrin is exported to more environmentally conscious developed countries, where it earns a premium price, leaving Kenya to import the cheaper toxic synthetic pesticides ».  Potential environmental impacts of pesticides use in the vegetable sub-sector in Kenya. »

I will add, because it seems important to me, that the Australian document also explains, on page 2, that for a successful pyrethrum crop, the use of herbicides is necessary, as well as intensive sprinkler irrigation with use of fertilizers. It is finally learned that the harvest of flowers is mechanical.
All these criteria are a priori contrary to the philosophy of organic farming.


My surprise was such that I decided to look a little more. And I came across a Kenyan document from HighChem Agriculture, a consulting and support company for pyrethrum producers, also selling seeds and crops. This document explains main stages of cultivation (http://www.highchemagriculture.co.ke/en/pyrethrum-farming.php) and shows that pest control is based on 3 synthetic insecticides, carbaryl (a carbamate banned in Europe since 2006), dioxathion (an organophosphorus banned in Europe since 2002) and, surprisingly, alphacypermethrin, a synthetic pyrethroid.
And all this to produce a natural pyrethrin, authorized in organic farming?

Her we are.
What do we have to think?
What I have already told you several times: organic is above all a juicy market, for which everything is allowed, especially cheating cheerfully the consumer, but also the farmer (who in this case buys natural pyrethrins in good faith, without knowing that he is fooled).
This market is primarily developed in the richest countries (especially in Europe), in which it is fashionable, it is even the most perfect chic to consume organic. It's better for the planet!
Yes, except that, on the one hand, the organic has many dark sides that are systematically ignored, and on the other hand, making organic in Europe is much easier if we the most negative aspects are relocated to the other side of the planet!

We are once again in marketing, in communication.
We ignore all non-seller aspects, not to shock the consumer. It is the same problem with GMOs. It is hardly produced in Europe, but it is imported by whole boats produced in other parts of the world.

It's the same thing. Contrary to what I believed, candid and naive, organic pesticides are not produced according to the essential criteria of organic farming.

It's simply unbelievable!!!

This does not detract from the merit of farmers who produce organic, whether by philosophical or economic choice. But they have to do it with a limited number of alternatives to solve phytosanitary problems, that they will have anyway, and which requires them to work extremely precisely because they have very little margin for error.

But it just shows that, ultimately, organic farming is a huge fraud, which is used to the benefit of a few people, on the back of farmers and consumers.

I have already told you, I repeat it once again, and it won't be the last time, the future is not Organic Farming, it is Integrated Farming (https://culturagriculture.blogspot.com.es/2014/11/32-farming-methods-4-integrated-farming.html), or more recently Agroecology. In short, the use of pesticides is essential for sustainable agriculture, and a fairer and more ecological food production.

Will our politicians be smart, well-advised, honest and courageous to tell to environmental lobbies, as well as to industrial lobbies, that their place is not in the political debate?

samedi 15 avril 2017

103- El espíritu de las plantas -8- Timidez

EL ESPÍRITU DE LAS PLANTAS – TIMIDEZ

La timidez es un sentimiento humano que el diccionario Wordreference en línea define como  “Falta de seguridad en uno mismo, dificultad para (…) relacionarse con otras personas. En otras palabras, se trata de una dificultad para entrar en contacto, a acercarse a los demás.

¿De qué manera podemos asociar esta definición con el mundo vegetal?


Pero primero, ¿se puede prestar a las plantas sentimientos humanos?
No, probablemente no.
Ya es difícil para los animales. El romanticismo moderno ha creado lo que podríamos llamar el síndrome Walt Disney, que humaniza a los animales hasta el punto de prestarles sentimientos que probablemente no tienen, llevando algunos al vegetarianismo o al veganismo. Es que es fácil identificarse con animales, y por consecuencia transferir sobre ellos nuestros sentimientos humanos.
Por eso es casi imposible hacerlo con vegetales con los que, al contrario de los animales, no podemos identificarnos y de los cuales no nos sentimos próximos (lo que probablemente es un error). Son vivos y tienen un sitio esencial en el ciclo de la vida, y en nuestras vidas de humanos.

Sin embargo existe, en algunas plantas, un curioso fenómeno que los científicos denominan timidez. Esta palabra es controvertida en la comunidad científica, precisamente porque transpone a plantas un sentimiento puramente humano.

El hecho es que algunos árboles no son capaces de tener contactos con sus vecinos.
Como lo explica Francis Hallé (en francés), famoso botánico francés, gran científico y excepcional comunicador, numerosas hipótesis han sido emitidas, especialmente una según la cual los movimientos de los arboles debidos al viento provocan lesiones en los brotes periféricos de la copa, impidiendo su desarrollo, y provocando esas brechas en la copa de los grandes árboles.
El problema es que miden de 30 a 40 metros de altura, a veces más, con lo que era difícil verificarlo.

  
Hasta las primeras expediciones en las cimas, hacia finales de los años 80, gracias a la invención del “Radeau des cimes” (Balsa de las cimas), por un equipo del que Francis Hallé formaba parte, con un equipo específico permitiendo a los científicos instalarse en la copa para estancias, con el fin de estudiar su estructura, su biodiversidad, sus evoluciones, total, su vida.
Esas expediciones a 40 metros por encima del nivel del suelo, revelo un mundo hasta entonces desconocido, a veces incluso insospechado.
De hecho, es sorprendente pensar, 20 años después de que el hombre haya pisado la Luna, la cima de los grandes árboles seguía siendo un mundo por descubrir.




Y la teoría del daño a los brotes jóvenes cayó por sí sola, ya que ninguna lesión se observa, que pueda justificar este comportamiento.
Sin embargo, algunas hipótesis están en fase de estudio. Una de las más serias estudia la emisión de fitohormonas entre hojas y ramas periféricas para inhibir o desviar los brotes vecinos.

Pero otra cuestión es entender porque existe este fenómeno.

Podría tratarse de una medida para dejar pasar cierta cantidad de luz, para favorecer la vida a nivel del suelo. La mayor parte de los seres vivos necesitan luz. Pero en los bosques primarios, el espesor y la altura de las copas reducen o bloquean el paso de la luz, dejando los niveles más cercanos al suelo en una penumbra incluso una noche permanente. Podría pues, ser una medida de regulación de la luz para permitir la vida de determinadas especies animales y vegetales a nivel del suelo.
También podría tratarse de una medida sanitaria, para reducir o impedir los contagios infecciosos. Las copas muy espesas no dejan que circule aire, reduciendo la capacidad de aireación y de oxigenación de los estratos inferiores, favoreciendo el desarrollo de enfermedades fúngicas y bacterianas. Una aireación de la copa podría ser una  medida de preservación sanitaria del conjunto de la vida del lugar.

La timidez de los árboles vista con una cámara térmica.

Sin embargo, este fenómeno existe también en las raíces, no siempre en las mismas especies. Algunas son “tímidas” arriba pero no abajo, otras abajo pero no arriba, otras arriba y abajo, pero una amplia mayoría de especies no presentan ninguna señal de esta timidez vegetal.
Hoy por hoy, entre las 391.000 especies vegetales científicamente identificadas (https://news.mongabay.com/2016/05/many-plants-world-scientists-may-now-answer/), solo se cuenta un centenar de ellas con esta particularidad.
Obviamente, las teorías emitidas para la parte aérea no son válidas para el sistema radicular.

Los científicos todavía solo pueden emitir hipótesis. Algún día entenderemos este comportamiento. Quizás tendré entonces una nueva ocasión de escribir un artículo sobre este bonito tema.

Ya sabíamos que las plantas son capaces de colaboración entre especies (https://culturagriculture.blogspot.com.es/2016/07/83-el-espiritu-de-las-plantas-5.html).
Quizás descubriremos algún día que algunas especies son capaces de influir sobre el desarrollo de su propio entorno, da la sociedad vegetal y animal del lugar, una forma de adaptación personal destinada al desarrollo social. Tal vez sea simplemente otra expresión de las estrategias desarrolladas en el ámbito de un bioma. (https://culturagriculture.blogspot.com.es/2015/12/62-el-espiritu-de-las-plantas-4.html).


A la espera de saber más sobre este curioso fenómeno, nada nos prohíbe disfrutar esas preciosas imágenes.














103- The spirit of plants -8- Shyness

THE SPIRIT OF PLANTS - SHYNESS

Shyness is a human feeling that "implies a timid reserve and a shrinking from familiarity or contact with others", as explains the Merriam-Webster online dictionary. In other words, it is a difficulty to get in touch, to approach others.

How can this definition be associated with the plant world?


But first, can we lend human feelings to plants?
No, probably not.
It is already difficult to do this for animals. Modern romanticism has created what could be called the Walt Disney syndrome, which humanizes animals to the point of lending them feelings that they probably don't have, pushing some to vegetarianism or veganism. It is indeed easy to identify oneself with animals, so to transfer on them our human feelings.
It is therefore almost impossible to do this for plants, with which, unlike animals, we can't identify ourselves, and with which in general we don't feel close (which is, however, probably a mistake). They are alive and hold an essential place in the cycle of life, and in our lives as humans.

Yet there is a curious phenomenon in some plants that scientists have called shyness. This word is controversial in the scientific community, precisely because it transposes to plants a purely human feeling.

The fact is that some trees are unable to have contact with their neighbors.
As Francis Hallé, a famous French botanist, a great scientist and exceptional communicator, explains (in French), many hypotheses have been put forward, in particular one according to which the movements of trees due to wind cause lesions on the peripheral shoots of the foliage, preventing them from developing, and causing these faults in the cover of tall trees.
The problem is that they are 30 to 40 meters tall, sometimes more, and it was difficult to verify.


Until the first expeditions in the summits, in the late 80's, thanks to the invention of the "Radeau des cimes" (raft of summits), by a team of which Francis Hallé was part, with specific equipment allowing scientists to settle on the foliage and to stay there, to study its structure, biodiversity, evolutions, in short, its life.
These expeditions 40 meters above the ground, revealed a world hitherto unknown, sometimes even unsuspected, to them.
It is surprising to think that 20 years after man walked on Moon, the top of the great trees remained a world to discover.



And the theory of damage to young shoots fell by itself, because no lesion is observable, which could justify this behavior.
However, certain assumptions are under study. One of the most serious studies is the potential emission of phytohormones between leaves and peripheral branches in order to inhibit or divert neighboring shoots.

But another question is to understand why this phenomenon exists.

It could be a measure to allow a certain amount of light to pass, in order to promote life on the ground. The majority of living beings need light. However, in primary forests, the thickness and height of the canopy reduce or block the passage of light, leaving the levels closest to the ground in a penumbra, or even a permanent night. It could therefore be a measure of regulation of light in order to allow the life of certain animal and plant species on the ground.
It could also be a health measure to reduce or avoid infectious contagion. The very thick foliage does not let drafts pass, reducing the capacity of aeration and oxygenation of the lower strata, favoring the development of fungal and bacterial diseases. Aeration of the canopy could be a measure of sanitary preservation of the whole life of the place.

Shyness of trees seen with a thermal camera.

However, this phenomenon also exists at the level of roots, not necessarily on the same species. Some are "shy" at the top but not at the bottom, others at the bottom but not at the top, others at the top and bottom, but a large majority of species show no sign of this vegetable shyness.
Today, among the 391,000 plant species scientifically registered (https://news.mongabay.com/2016/05/many-plants-world-scientists-may-now-answer/), only about 100 of them are showing this particularity.
Obviously, the theories given for the aerial part are not valid for the root system.

Scientists are always confined to conjecture. One day we will understand this behavior. Maybe I'll have an opportunity to talk to you again of this subject.

We already knew that plants are capable of collaboration between species (https://culturagriculture.blogspot.com.es/2016/07/83-spirit-of-plants-5-spying-or.html).

Perhaps one day we will discover that some plants are capable of influencing the development of their own environment, of the plant and animal society of the place, a kind of personal adaptation intended for social development. Perhaps it is simply another expression of the strategies developed at the level of a biome (https://culturagriculture.blogspot.com.es/2015/12/62-spirit-of-plants-4-strategy.html).


While waiting to learn more about this curious phenomenon, nothing prevents us from enjoying these magnificent images.