samedi 4 juillet 2015

47- Protection des plantes -1- Qu'est-ce qu'un pesticide?

QU’EST-CE QU’UN PESTICIDE?

Vous savez que j’aime les séries, j’espère que ça ne vous lasse pas. C’est juste une manière de classer les sujets par thème.

Il est difficile de parler d’agriculture aujourd’hui, sans parler de protection des plantes, avec tout ce que ça intègre, y compris, bien sûr les pesticides. Je vous en ai déjà parlé, mais dilué dans d’autres sujets.
Cette série y sera entièrement consacrée.

Donc le premier volet, parce qu’il faut bien commencer par le commencement, sera consacré à définir, à ma manière, les pesticides.

Tout le monde en parle.
Peu de gens y comprennent quelque chose, et encore moins y connaissent quelque chose.
Ceux qui en parlent le plus fort en ont souvent fait un argument militant, dont l’objectif est généralement leur interdiction.
Ceux qui les utilisent, finissent par sentir le besoin de se taire, tellement le débat sociétal est devenu biaisé, et négatif.

Mais qu'en est-il vraiment?
Donc qu’est-ce que c’est, et à quoi ça sert?

Les organismes vivants vivent en association avec d’innombrables organismes de tous types et de toutes tailles, certains bénéfiques (chez les humains, la flore intestinale par exemple), ou nuisibles (les mycoses ou les poux entre autres), selon les cas.
Parmi ces organismes, il y a des bactéries, des virus, des insectes, des acariens, des nématodes, des champignons, des algues, etc.

Pour lutter contre les organismes nuisibles, les humains utilisent trois types de produits:
-                 -  Des médicaments pour prendre soin de leur propre santé.
-                 - Des produits vétérinaires pour soigner les animaux (chiens et chats, mais aussi poulets, vaches, moutons, chevaux ou porcs), qui sont des médicaments, mais dont l’usage est spécifique pour à la santé des animaux.
-                 - Des pesticides ou produits phytosanitaires, qui sont des médicaments, mais dont l’usage est spécifique pour la santé des plantes.

Les plantes, comme tous les organismes vivants, subissent des agressions qui affectent leur santé. Elles sont soumises à la pluie, au vent, au soleil, à la chaleur, et les conditions qui les entourent peuvent favoriser le développement de certains parasites ou maladies. Les pesticides sont simplement des médicaments destinés à les soigner.

 Dégâts sur nectarinier, de Chancre à fusicoccum (Phomopsis amygdali), un champignon, parasite de blessure, qui pénètre par temps pluvieux. Les premiers symptômes sont faibles, avec dessèchement de quelques rameaux. Mais si l’agriculteur n’intervient pas, c’est la survie du verger qui peut être remise en question.


Vous pouvez aussi le voir à l’envers, et ça vous ouvrira aussi des horizons différents : les médicaments ne sont pas autre chose que des pesticides destinés aux humains. Et plus encore, une large majorité des pesticides destinés aux humains sont des pesticides chimiques.

Chez les animaux et chez les humains, certaines affections peuvent être soignées par des médecines naturelles, d’autres non. Dans les cas, finalement très nombreux, où les médecines naturelles ne suffisent pas, on a habituellement recours aux médicaments chimiques, plus sélectifs et plus puissants.

Curieusement, il se passe exactement la même chose dans le cas des plantes. Certaines affections ne peuvent pas être évitées ou soignées par des méthodes naturelles. Dans ces situations, il est habituel, et finalement normal et cohérent, d’avoir recours à des médicaments pour plantes d’origine chimique. Ces médicaments, les pesticides chimiques, ont généralement une efficacité plus forte que les produits naturels (ils ont été synthétisés pour cela), et permettent de contrôler l’évolution de l’affection.

D’autre part, toutes les formes de médecine ont des effets secondaires sur les organismes qu’elles sont destinées à soigner, aussi bien les médecines naturelles que les médecines chimiques.

Il est important, dans chaque cas, de consulter un spécialiste qui choisira le type de traitement le plus adapté à chaque cas, en vue d’un résultat optimal, avec un minimum d’effets secondaires. Une erreur de diagnostic ou un mauvais choix de traitement peut entrainer un manque d’efficacité, un retard dans la rémission ou même aggraver la situation.
En agriculture, il se produit la même chose. Le spécialiste sera l’agriculteur, s’il a reçu la formation adéquate, ou son conseiller, formé spécifiquement pour pouvoir prendre ce type de décisions.

Bref, la protection phytosanitaire, c’est la médecine des plantes, et c’est une des bases pour pouvoir produire des aliments sains sur des plantes saines.

Il est évident que ceux qui n’ont pas compris ce point fondamental, ne peuvent pas en comprendre l’importance des enjeux.


Il m’a semblé fondamental de commencer par cette définition simplifiée, car je crois que le débat a totalement dévié vers un chemin déraisonnable. Afin de vous en convaincre davantage, je vais consacrer le prochain chapitre de cette série aux bénéfices de l’utilisation des pesticides pour la santé humaine. Une sorte d’histoire abrégée de la protection des plantes.

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